LEFRANC
Le repaire du loup

Depuis quelques temps, le village alpin de Saint-Loup est la cible d’attentats destructeurs perpétrés par des individus qui signent leurs forfaits d’un dessin représentant une tête de loup. Au bord de l’affolement général, le maire de ladite Commune a fait appel, pour éviter une mauvaise publicité, à Guy Lefranc, reporter spécialisé dans les affaires délicates. Sans se faire prier, ce dernier se lance dans une enquête éprouvante qui va l’amener à un mystérieux hôtel appartenant à une famille anglaise, perché sur un pic dominant la vallée de Saint-Loup.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur LEFRANC #4 – Le repaire du loup

Pour cette quatrième aventure de Guy Lefranc, un gros changement s’est opéré. En effet, Jacques Martin, accaparé par de multiples travaux (participation aux studios Hergé, réalisations d’épisodes d’"Alix"), a décidé de passer le crayon à Bob de Moor, un équiper émérite (travaillant lui aussi aux studios du père de "Tintin"), et se consacre uniquement au scénario de cette série à partir de ce moment-là.

En la matière, point n’est nécessaire de s’appesantir sur le fait que l’affaire dont il est question est rondement menée. On ne connaît que trop bien l’assurance coutumière de Jacques Martin au travers de ses productions antérieures qui se confirme une fois de plus dans cet épisode "Le repaire du loup". Le seul petit regret sera la "mise au gabarit" du récit sur quarante-huit planches au lieu de la soixantaine des trois précédents albums. Malgré ce détail sans importance majeure, l’intrigue contée s’établit, contrairement à "La grande menace", "L’ouragan de feu" et "Le mystère Borg", dans une sorte de huis clos, à l’échelle d’un petit village de montagne en proie à une menace qui va réveiller des souvenirs peu ragoûtants et bien douloureux, et également sans les personnages récurrents des tomes précités.

La progression lente mais sûre de l’enquête est prenante et développe un conflit d’intérêts bien morbide. Les excursions du reporter sont aussi froides que le caractère des villageois qui cachent leur jeu, est bien trempé.

Bob de Moor succède avec brio et sans difficulté visible à son associé Jacques Martin. Son trait assuré (que l’on peut admirer par ailleurs dans la série de "Cori le moussaillon" et aussi dans un épisode "Blake et Mortimer") est en totale harmonie avec celui du scénariste. La recherche poussée des plans est on ne peut plus frappante, complétés par une mise en couleur des plus soignées. Les paysages de montagne fouettés par les bourrasques neigeuses sont admirables et campent un cadre en totale concordance avec l’équipée.

"Le repaire du loup" est une quête policière dans un milieu où la morsure du froid n’a rien à envier à celle des actes. Une excellente épopée montagnarde.
 

Par Phibes, le 3 novembre 2008

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