LEFRANC
La grande menace

Pendant que le gouvernement français reçoit un ultimatum formulé par une organisation criminelle, le reporter Guy Lefranc se trouve aux abords de la frontière suisse. Incidemment, il se met sur la piste de trafiquants d’or. Mais son intervention étant plus que gênante, les poursuivis ont tôt fait de manifester à son encontre leur courroux. Bénéficiant de l’appui d’un inspecteur de Mulhouse, Renard, les deux hommes remontent ensemble la longue piste qui doit les amener à Axel Borg, un châtelain industriel vosgien des plus énigmatiques qui pourrait être lié à la grande menace qui plane sur Paris.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur LEFRANC #1 – La grande menace

C’est en 1954 que Jacques Martin, qui fort de ses 33 ans et de son cursus d’auteur bien complet, crée, à la demande de Raymond Leblanc du Journal de Tintin, Guy Lefranc, journaliste intègre et accro de sensations fortes. Venant en parallèle d’"Alix", une saga historique débutée quelques 6 ans plus tôt, cette série qui commence par "La grande menace" a le privilège de perdurer jusqu’à aujourd’hui puisqu’elle a 19 tomes à son actif.

Jacques Martin se lance en solo dans une aventure de grande envergure puisqu’il y est question d’une organisation prête à déstabiliser la capitale française et en suivant le monde entier. Au responsable de ce chaos à venir, l’auteur va lui opposer un jeune reporter intrépide et tenace. "La grande menace" est donc le tome des présentations de celui qui va servir la bonne cause sur plusieurs décades.

Grâce à une virtuosité et une grande rigueur scénaristique qui transparaissent dans cet épisode, le lecteur aura vite fait de se jeter dans les pas de ce nouveau phénomène aux allures policières. En effet, l’action, le suspense et les grandes causes sont grassement distillés au fil des 60 planches que couvre cet opus. Les personnages qui développent des caractères bien différents (du faux-semblant à la sincérité en passant par l’opiniâtreté) ont un attrait incontestable et le récit très prenant qui va crescendo se termine sur une vision quelque peu apocalyptique.

La grande polyvalence de l’auteur lui vaut des graphiques d’une richesse et d’une précision exemplaire digne d’un "Blake et Mortimer" d’Edgar P. Jacobs. Certes, aujourd’hui, le classicisme de son trait a, peut-être, quelque chose de dépassé mais conserve un attrait considérable. On ne peut qu’être subjugué par ce feu d’artifice de détails qui entourent chaque action minutieusement réalisée.

Sur fonds d’intimidation terroriste, venez trouver ou retrouver le fameux reporter sans peur et sans reproche Guy Lefranc dans une aventure menée de main de maître par un virtuose de l’écriture et du dessin. Un grand moment de lecture abondante franco-belge.
 

Par Phibes, le 27 octobre 2008

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