LEFRANC
La cible

Par l’intermédiaire d’un confrère suisse, Guy Lefranc a la possibilité de rencontrer Igor Lipsky, ancien danseur étoile à son hôtel à Lausanne. D’une façon détournée, ce dernier met entre ses mains un document top secret émanant de Sybor, une société québécoise qui procède en toute illégalité à l’enfouissement de fûts toxiques et dans laquelle Olga Ritter-Borg, l’amie de l’ex-danseur, semble avoir quelques accointances. S’étant transporté à Québec, le journaliste est vite repéré par les sbires de la Sybor qui tente par tous les moyens d’empêcher ses investigations. Suite à une tentative de corruption ratée, le responsable de la firme mandate Axel Borg pour faire disparaître Guy Lefranc. Se refusant à le supprimer, Borg exile le reporter sur une île abandonnée du pacifique vouée à une destruction imminente par le tir expérimental d’une fusée intercontinentale. Un terrible compte à rebours est engagé pour la survie celui qui a été pris pour cible.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur LEFRANC #11 – La cible

La malfaisance d’une société peu respectueuse de l’environnement est l’occasion pour Jacques Martin de faire vivre des minutes éprouvantes à son héros qui va être transformé, par le biais d’une intervention machiavélique, en cible involontaire d’un essai nucléaire.

Après avoir traité le thème de la surpopulation dans "L’apocalypse", l’auteur nous titille ici sur un aspect purement écologique. Les péripéties se tiennent, évoluent selon un stratagème bien étudié et confèrent à cette histoire un attrait conséquent. A ce titre, le scénariste fait venir de loin son intrique. Cette dernière débute petitement lors d’une interview réalisée avec un danseur étoile sur le déclin et enfle progressivement jusqu’à l’explosion cataclysmique finale d’une île. Pour ce faire, Jacques Martin n’hésite pas à nous faire voyager de la Suisse au Pacifique en passant par le Québec.

Pour les besoins de cette nouvelle aventure, Axel Borg, l’adversaire éternel de Lefranc, revient presque par obligation (je pense qu’un autre tueur aurait pu aussi bien faire l’affaire). Dans cet opus, son naturel de "salaud" reprend le dessus sur la condescendance qu’il laissait paraître dans les tout derniers épisodes et se permet d’exécuter des actes abominables. Malgré tout, cette agressivité s’atténue envers le journaliste et permet ainsi d’ouvrir la séquence du périple de fin du monde sur l’île.

Le style "ligne-claire" de Gilles Chaillet est on ne peut plus flagrant. Le classicisme de son trait lui permet de réaliser des dessins d’une grande précision. Les différentes représentations des véhicules à voile, à moteur, aériens, amphibies et spatiaux sont dignes d’une volonté prodigieuse à coller avec la réalité. Les traits des personnages semblent évoluer dans le bon sens, mieux maîtrisés.

Cette nouvelle équipée bien agréable au demeurant et détonnante trouvera sans contexte son lot d’adeptes de sensations bien ciblées.
 

Par Phibes, le 18 décembre 2008

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