LEFRANC
La crypte

La petite république de San Larco est promise à une profonde mutation. En effet, jouissant d’un système fiscal des plus avantageux, des promoteurs se sont lancés, avec la bénédiction intéressée du représentant de l’Etat, dans l’extension et la modernisation de la cité portuaire. Lors des travaux de terrassements, un gisement archéologique d’une beauté absolue est mis à jour. Considérant que cette découverte est de nature à remettre en question l’ambitieux projet, les principaux responsables décident d’étouffer l’affaire et de supprimer un à un les témoins gênants. Alerté par Julia Manfredi, la fille d’un ingénieur du chantier assassiné, le journaliste Guy Lefranc va tout mettre en œuvre pour sauver ce fameux gisement qui n’est autre qu’une crypte gothique.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur LEFRANC #9 – La crypte

C’est pour défendre le patrimoine historique d’une petite nation que Guy Lefranc revient parmi nous en ce neuvième épisode. Interpellé par une victime des agissements criminels d’un promoteur véreux et vénal, le reporter détective se lance dans un face-à-face virulent et malheureusement sanglant. Pour ce faire, Jacques Martin fait appel à des personnages que l’on a déjà rencontrés par le passé. Tout d’abord, le richissime Fisher qui a sévi dans "L’ouragan de feu", l’inspecteur Renard et Axel Borg, tout deux personnages récurrents de la série.

La quête insatiable de profit et la sauvegarde d’une crypte sont les points névralgiques de l’aventure qui se révèle dans une radicalité destructrice. Le scénariste n’hésite pas à appuyer là où ça fait mal, en faisant jouer la malfaisance, la corruption à son plus haut niveau (chef de l’état, syndicat) qui débouche sur l’élimination de bon nombre de protagonistes (même un proche de Lefranc) au nom d’une ambition démesurée. De fait l’histoire qui relate des faits malheureusement plausibles, développe un thème qui ne laisse pas insensible. Bien sûr, l’auteur tire sur les grosses ficelles et jouit donne un gros coup de pouce scénaristique à Lefranc sans toutefois trop décrédibiliser l’aventure.

Par ailleurs, on peut retenir qu’au fil des aventures, Jacques Martin semble apprécier la compagnie d’Axel Borg, qui, au départ de la série était un bandit certes raffiné mais de la pire espèce et qui, maintenant, est doté d’une certaine sensibilité. Du coup, ce dernier perd de sa superbe et se retrouve relégué dans l’ombre du journaliste. D’autre part, les péripéties du reporter se féminisent enfin grâce à l’intervention en cet opus de Julia Manfredi et se permet, à ce titre, une incartade quelque peu risible quant au dénudement de la jeune fille.

Fort de son travail historique sur sa nouvelle série "Vasco" (à partir de 1983), Gilles Chaillet sort son épingle du jeu graphique. Son trait classique possède une grande finesse (il suffit de l’apprécier entre autres sur la fresque de la crypte) qui lui permet de rentrer dans un détail très pointu.

"La crypte" est une sympathique aventure que ne manqueront d’apprécier les inconditionnels du journaliste multi facettes.
 

Par Phibes, le 14 décembre 2008

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