VOYAGE EXTRAORDINAIRE (LE)
Tome 1

Grande Bretagne, 1927.
La Première Guerre Mondiale fait rage et l’Angleterre est encore victime des bombardements allemands.

Pour Noémie et Emilien, cela parait pourtant un peu loin. Cousins issus d’une riche famille, ils ont passé le plus clair de leur enfance dans un pensionnat, séparés de leurs parents. Très intelligents, ils passent leur temps libre à inventer des machines.

Lorsque les vacances d’été arrivent, ils ont la surprise d’être récupérés par les parents de Noémie qui viennent de rentrer d’un nouveau voyage à l’autre bout du Monde. Retour, donc, au manoir familial. Noémie n’est guère chaleureuse avec ces parents distants, qui n’ont jamais pris beaucoup de temps pour s’occuper d’elle.

Mais les enfants voient aussi de bons côtés à cette situation. Ils ont accès aux pièces remplies des étranges inventions du père d’Emilien. L’homme, d’ailleurs, reste étrangement absent. Pourquoi ne rentre-t-il pas lui aussi au manoir ? Les enfants pensent que les parents de Noémie leurs cachent quelque chose. Cela aurait-il un rapport avec le projet de création d’une machine pour le concours Jules Verne ?

Par legoffe, le 19 avril 2012

Notre avis sur VOYAGE EXTRAORDINAIRE (LE) #1 – Tome 1

Les bandes dessinées jeunesse voient l’apparition d’un nouveau titre d’uchronie. Filippi imagine, ainsi, que la Première Guerre Mondiale n’est toujours pas terminée en cette fin des années 1930.

Mais il va plus loin en imposant un décor très steampunk. Il intègre également au conflit militaire une troisième force en présence, à savoir de mystérieux robots qui apparaissent de temps à autre, attaquant tantôt les alliés, tantôt les forces de l’Axe. Cela ne manque pas d’intriguer le lecteur, même si la guerre est, le plus souvent, éloignée d’un récit qui se concentre sur les deux enfants. Plusieurs indices dans le scénario laissent toutefois à penser que nos héros vont être rattrapés par le conflit et qu’ils auront affaire aux mystérieux commanditaires des robots dans un prochain tome.

L’auteur rend, avec ce livre, un hommage appuyé à Jules Verne. Le titre est quasiment celui de la collection des romans du grand écrivain. La couverture de la BD, elle-même, reprend les codes graphiques des oeuvres de Jules Verne. Une personne non avertie pourrait même y voir l’adaptation en bande dessinée des “Voyages extraordinaires”, ce qui peut être gênant d’une certaine manière.

Jules Verne est d’ailleurs cité dans l’album, avec l’existence d’un concours à son nom. Et nos héros sont tous des aventuriers et des inventeurs. La BD fourmille aussi de machines étonnantes qui rappelleront des engins comme le Nautilus.

L’ensemble est donc assez séduisant au premier abord, d’autant que Sylvio Camboni livre des planches superbes. Son univers est proche du dessin animé. Les personnages ont des bouilles sympathiques et la mise en couleur est très travaillée. Nous en prenons vraiment plein la vue.

Malgré l’originalité du scénario et toutes les qualités citées plus haut, j’ai malheureusement trouvé la lecture un peu laborieuse. En fait, le récit a du mal à trouver son rythme. L’histoire avance de manière très linéaire et même les rares moments d’action ne parviennent pas à faire décoller l’électrocardiogramme. La faute peut être à un découpage manqué. Les effets de surprises ne sont pas ménagés. C’est dommage car cela gâche un peu l’ensemble, pourtant truffé de bonnes idées.

Il faut donc espérer que le second tome trouve son tempo et que l’aventure nous offre de l’action “pour de vrai”. Il sera regrettable que nous n’ayons pas plus de plaisir que ça à suivre les aventures originales de Noémie et d’Emilien et, surtout, de savoir qui se cache derrière cette troisième force guerrière, celle des robots géants.

Par Legoffe, le 19 avril 2012

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