VOYAGE DES PERES (LE)
Jonas

 
La pêche est, chez Jonas, un métier de tradition. Par très florissant, il n’en demeure pas moins que cette activité se partage en famille. Pierre et André, ses deux fils, l’aident au mieux dans cette tâche. Un matin, revenant d’une partie de pêche nocturne médiocre, ils rencontrent sur la plage un dénommé Jésus qui les invite à reprendre la mer. De retour sur la terre ferme avec des filets pleins à craquer, Pierre et André n’ont de cesse de parler de ce "messie" et décident de suivre ce faiseur de miracles. Le lendemain, inquiète de ne pas voir rentrer ses enfants, la femme de Jonas envoie son mari les chercher. Mais où ? D’autant que Zébédée, père de Jacques et de Jean, est dans le même cas que lui. Une longue quête se prépare qui va obliger Jonas à quitter Capernaüm pour suivre la trace de ce fameux Jésus de Nazareth et être le témoin d’une ascension qui fera date.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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2 avis sur VOYAGE DES PERES (LE) #1 – Jonas

J’ai trouvé cette bande dessinée vraiment bien ! Il est vrai que le concept de la couverture, avec un seul personnage en gros plan, ne m’a pas attiré vraiment en tout premier lieu, d’autant plus que le trait n’étant pas du genre surchargé, il y a comme une impression de vide, de déséquilibre dans ce dessin de Jonas. Mais la signature de l’auteur dont j’avais aimé les albums Toxic Planet et la promesse d’une histoire originale n’ont pas eu de mal à me faire passer à l’achat ! Et je me suis réjoui de ce choix tant j’ai trouvé cette lecture humoristique et… belle ! Le traitement du contexte biblique n’est pas usé jusqu’à la corde en BD quand il est comme on le voit dans ce tome 1 du Voyage des Pères. On trouve forcément beaucoup de références aux textes sacrés de la religion catholique, mais sans qu’elles soit trop lourdes, trop didactiques. Et on se délecte d’un dessin très lumineux, avec – pour la couleur – ces traits horizontaux en filigrane comme si David Ratte avait travaillé sur un support cartonné, nervuré. Il ne nous reste plus qu’à attendre la suite ; on ne sait toujours pas trop jusqu’où va nous mener cette quête et dans quelle proportions l’humour "défigurera" un Jésus jusque là très fidèle à l’image que s’en font ceux qui "y" croient. Sans parler de miracle (elle était facile, celle-là !), on peut dire sans hésitation que Jonas est un titre à découvrir sans plus attendre ! Bravo l’artiste !
 

Par Sylvestre, le 29 septembre 2007

Autant le dire de suite, cet album m’a emballé. Oui ! Emballé par sa simplicité, son originalité, son humour à traiter d’une épopée religieuse très ancienne datant du 1er  siècle de notre ère "codifiée" par les textes sacrés de la bible.

Ce premier tome qui ouvre la trilogie qui composera cette série nous présente Jonas, un petit bonhomme de souche modeste, un vieillard pour certains, plein de vie et assez caractériel. Agissant en bon père de famille quoique poussé par sa femme, il se lance, tout comme d’autres, dans une aventure qui le dépasse. Son incrédulité est sa force face à des évènements qui relèvent du fantastique, du miracle diront certains.

David Ratte, en bon conteur, nous expose à sa façon la fulgurante progression de la notoriété d’un être d’exception détenant un pouvoir fédérateur énorme. Avec des dialogues dont les tournures ont été mises au goût du jour, on se plait à suivre les répliques savoureuses et tout en finesse de ces pères qui sont loin de dominer la situation. Pareillement, d’autres réparties pour le moins naturelles et utilisées à bon escient, laissent des temps de réflexion vides de tout commentaire. L’humour qui se dégage de toutes ces situations plus ou moins cocasses donne une vitalité à l’histoire dont on ne ressent que plaisir à la partager.

Dans la générosité qui le caractérise, David Ratte produit, d’un trait fin et assuré, un dessin réaliste bien éloigné de celui de "Toxic Planet". Légèrement caricaturaux par leurs proportions, les personnages que l’on croise au fil du récit, sont tous attachants. Leur bonhommie, leurs différentes mimiques reflètent parfaitement leurs caractères ainsi que leurs pensées les plus diverses. D’ailleurs, il n’est pas étonnant de voir certaines vignettes sans dialogue.
Les décors sont loin d’être surabondants mais suffisent par leur netteté à fixer les ambiances. Ces dernières, distinctement mises en valeur par une colorisation d’un ton pastel judicieusement employée, apportent un sentiment de plénitude bien agréable.

En d’autres termes, que du bonheur dans la lecture de cet album qui, n’en doutons pas un seul instant, nous incite à un voyage théologal dont certains, à l’image d’Alphée, en sortiront tout retournés.

Par Phibes, le 29 septembre 2007

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