VISITEUR DU SUD (LE)
Tome 2

D’un voyage extraordinaire au sens étymologique du terme, on revient toujours avec de multiples souvenirs, et ce n’est pas toujours dans l’ordre qu’on les raconte lorsqu’on entreprend de le faire. Ainsi Monsieur Oh revient sur des moments qui l’ont marqué pendant son séjour professionnel en Corée du Nord, complétant le portrait qu’il nous dressait dans le tome 1 de ce pays décidément aussi hermétique qu’est atrophiée la liberté de penser de ses habitants…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur VISITEUR DU SUD (LE) #2 – Tome 2

Grâce aux éditions Flblb, on repart, privilégiés que nous sommes, pour la Corée du Nord dans les bagages de Yeong-jin Oh avec ce tome 2 de l’autobiographique Visiteur du Sud. Conçu comme un recueil d’anecdotes plutôt que suivant le fil conducteur d’un scénario avec chronologie, développement et chute, ce second opus n’en est pas moins intéressant, permettant au contraire, sans doute, de placer des séquences qui autrement n’auraient peut-être pas trouvé leur juste place dans l’œuvre.

On retrouve le même style de maquette, avec cette alternance de planches dessinées et de cahiers insérés traitant cette fois du nucléaire, des media, de la politique et de l’art en Corée du Nord. Une démarche intelligente permettant d’aller plus loin dans la compréhension ou tout simplement d’apprendre…

Une fois encore, avec son dessin s’apparentant à du dessin de presse, le manhwaga Yeong-jin Oh réussit à ne pas faire faiblir notre intérêt pour ce qu’il nous raconte. Il faut dire que des choses si banales d’un côté du 38ème parallèle, là-bas, le sont parfois beaucoup moins de l’autre côté ! Dès lors, côté Pyongyang, une simple rencontre, une simple conversation, une simple situation peuvent devenir source de surprise, d’exaspération ou encore de franche rigolade. De quoi nous faire parcourir le livre du début à la fin avec cette faim croissante de découvrir l’anecdote suivante !

Réalisée à une période où les relations entre le régime de Kim Jong Il et celui de son homologue du sud se détendaient quelque peu, cette bande dessinée a quand même du mal a traduire un quelconque optimisme de l’auteur sur le devenir à court terme de ce début de rapprochement socio-économico-politique qui d’ailleurs, depuis, a repris du plomb dans l’aile…

Il n’empêche que le témoignage de Yeong-jin Oh est extrêmement rare, et nécessaire comme le sont de facto tous ceux des gens ayant séjourné en Corée du Nord. Et qu’à sa façon, il nous permet d’avoir une pensée malheureusement enrobée d’impuissance pour ces personnes du bout du monde qu’avec Monsieur Oh on aura croisées pour les laisser ensuite retourner à leur quotidien si peu enviable et à leurs conditions de vie formatées.
 

Par Sylvestre, le 20 juin 2009

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