VENT DANS LES SABLES (LE)
La tentation du désert

Nous retrouvons donc nos amis, bien installés, mais loin de chez eux. Même s’ils pensent toujours à revenir chez eux, dans leurs maisons bien douillettes, ils doivent bien admettre qu’ils sont bien ici aussi, auprès de leurs nouveaux amis, avec ces nouvelles habitudes qui rythment leur vie. Mais pourtant, alors qu’un jour ils viennent de secourir une vieille mendiante qui se fait bousculer dans la rue, ils apprennent que cette dernière possèderait un mystérieux trésor quelque part dans son village natal… Il en faut bien moins que ça pour que Crapaud s’élance une nouvelle fois dans l’aventure… Rat et Taupe vont ainsi devoir le rattraper pour le protéger de lui-même !

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur VENT DANS LES SABLES (LE) #3 – La tentation du désert

Chaque nouvelle occasion d’admirer le travail de Michel Plessix est un enchantement des yeux. Avec ce format plus large adopté dès le second tome nous pouvons vraiment admirer comment l’artiste a pris soin de travailler chaque détail de chaque case, c’est superbe. Car ici nous sommes loin des cases bucoliques, loin des rivières et autres plans amoureusement fignolés, non, ici ce sont les rues animées de l’Orient, le marché, les plats savoureux, l’ombre qui glisse sur les visages et les murs. Plessix est amoureux de cette atmosphère, ça se voit, ça se sent, il nous offre là un merveilleux hommage à cette lointaine région, à cette culture pleine de générosité, pleine de saveurs, on a le sentiment de se retrouver nous aussi dans ces ruelles à entendre les gens parler autour de nous, à sentir ces odeurs, à se laisser aller au rythme de cette chaleur qui s’immisce autour de nous.

Car, même si dans le deuxième tome on avait des héros un peu destabilisés par le choc des cultures, ici ils se sont parfaitement adaptés, ne se sentant pas si pressés de retourner chez eux en fin de compte, même si tout ceci est aux antipodes de leur habituel style de vie. On les voit admirer cette culture, cette philosophie de la vie, cette poésie, ils commencent à changer…

Les détails sont riches et généreux, mais surtout ils montrent un réel respect pour ces paysages, pour ce qu’ils dégagent. Plessix s’éloigne donc de ses ambiances coutumières et nous montre là une autre facette de son talent, un peu comme il l’avait déjà fait du temps de Julien Boisvert. Néanmoins on ne sent pas la même trucculence en ce qui concerne ses personnages, le cadre est tellement riche et passionnant que du coup les héros perdent un peu de leur profondeur (il n’y a guère que vaguement Taupe qui gagne en force), Rat perd un peu de sa consistance, ne se sentant finalement pas aussi "intéressant" que Crapaud par exemple. Quant à Crapaud, justement, il s’enlise un peu dans son rôle d’égocentrique chronique, devenant une sorte de caricature de lui-même. Autant on a l’impression que cette aventure enrichit les personnage autant on se rend aussi compte qu’ils ne changent pas vraiment.

Ce troisième tome du vent dans les sables est ainsi un merveilleux voyage dans des paysages sublimes, un scénario assez classique qui balance entre contemplation et aventure, mais surtout un dessin toujours très détaillé et expressif (parfois certains détails sont si fins qu’il faut vraiment s’approcher de la feuille pour distinguer une main au milieu d’un amas de trait)

Encore un album inoubliable de Michel Plessix, plus que deux ans à attendre le tome 4 !!!

Par FredGri, le 29 mars 2009

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