VAGABOND DES ÉTOILES (LE)
Seconde partie

Soumis à un régime sévère au fin fond d’une cellule du pénitencier de San Quentin en attendant d’être exécuté, l’ancien professeur à l’école d’agriculture de l’université de Californie Darell Standing est parvenu à s’évader par l’esprit. Tour à tour, il incarne des personnages ayant vécu des péripéties en des époques différentes. Cette fois-ci, il s’est mis tour à tour dans la peau de Jesse, migrant parti à la découverte du nouveau monde, d’Adam Valoroso, navigateur échoué sur les côtes coréennes durant la Dynastie Joseon. Après quelques retours à la réalité, pendant ses séances de camisoles, il incarne le viking Ragnar Lodborg qui devient, après de nombreuses péripéties, un officier de cavalerie romain qui côtoiera Ponce Pilate en Palestine. Son exécution étant proche, il se transforme mentalement en Dorothy Doss, une rescapée d’un naufrage horrifique. Après avoir été transféré à la prison de Folsom où il doit être exécuté, Darell décide d’écrire ses mémoires. C’est dans ses derniers moments avant d’être pendu qu’il se réincarne en Fumée Pâle, un aborigène malchanceux.

Par phibes, le 13 octobre 2020

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Notre avis sur VAGABOND DES ÉTOILES (LE) #2 – Seconde partie

Par cet album, Riff Reb’s vient finaliser sa libre adaptation du roman de Jack London, Le vagabond des étoiles. Assurément très inspiré par ce pamphlet contre les pratiques iniques et inhumaines perpétrées dans les prisons américaines au début du 20ème, l’auteur nous replonge dans cette ambiance sombre très obsédante dans laquelle baigne le personnage principal Darel Standing.

Cet opus se veut tout aussi captivant que le précédent par le fait que le détenu, au fin-fonds d’un cachot étroit et obscur, continue à s’opposer d’une façon très fantastique à la torture physique de ses geôliers. En effet, en s’adonnant à une sorte d’introspection psychique, il parvient à se réincarner en de nouveaux personnages d’époques très différentes dont certains rappellent des personnages illustres (le viking Ragnar Lodbrog par exemple) ou à s’inspirer brièvement de leur vie comme Marco Polo pour Adam Valoroso, ou à faire quelques clins d’œil à des protagonistes célèbres de la littérature comme Robinson Crusoé (pour Dorothy Foss)…

Chaque réincarnation est subtilement portée par une narration intimiste très littérale, qui draine parfaitement les pensées du prisonnier. Ces voyages mentaux ont l’avantage d’être entrecoupés de retours à la réalité qui ont tendance à assurer une transition on ne peut plus efficace. On sera subjugué par la dureté des visions et par leur nature violente, pour ne pas dire barbare.

On peut dire que Riff Reb’s en impose aussi dans sa manière de croquer les péripéties liées à Darell et à ses régénérations mentales. Compte tenu de la thématique douloureuse, l’artiste use d’un encrage très marquant, mis en relief par une colorisation monochromatique ô combien convaincante. Ses personnages semi-réalistes tout comme ses métaphores graphiques font largement impression au point de susciter des ambiances plutôt pesantes, sombres et sans concession.

Une seconde partie d’une adaptation particulièrement réussie à mettre indiscutablement au crédit d’un auteur on ne peut plus talentueux.

Par Phibes, le 13 octobre 2020

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