Le trop grand vide d'Alphonse Tabouret

Tout petit petit et tout rond, celui qui répondra un peu plus tard au nom d’Alphonse Tabouret s’est réveillé au beau milieu d’une forêt sans savoir qui il était ni d’où il venait. Comme un poussin prenant pour sa mère le premier venu, Alphonse Tabouret s’est pris d’affection pour "Le grand Monsieur" qui lui a appris des tas de choses, mais ce dernier ne restera pas à ses côtés, et Alphonse partira alors à sa recherche, pour combler le vide que "Le grand Monsieur" a laissé dans sa vie en partant, et rencontrera chemin faisant de nombreux personnages…
 

Par sylvestre, le 24 septembre 2010

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Notre avis sur Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret

C’est à une promenade très originale et très mignonne que nous invitent les auteurs Sibylline, Capucine et Jérôme (d’Aviau, au dessin). Une promenade aux côtés d’un tout petit bout de bonhomme, oui, vraiment minuscule, dans des bois où il va faire rencontre sur rencontre lors de sa quête de – il ne sait pas trop quoi, en fait (au début)…

Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret est une fable, et c’est en noir et blanc qu’elle nous est contée, au moyen de planches empruntant autant à la bande dessinée qu’aux livres à textes illustrés. La narration comme les dialogues sont écrits de manière originale, que ce soit en ce qui concerne le lettrage qui fait penser à la calligraphie appliquée d’un enfant ou en ce qui concerne le niveau de langage puisque les tournures de phrases y sont pour certaines délicieuses. Les dialogues, autre originalité, sont livrés de telle manière que le visage de celui qui dit une phrase est reproduit devant ladite phrase, comme ça fut le cas par exemple dans les premiers Petzi. Et des noms de personnages qui sonnent comme des noms communs tronqués… (pour faire marcher un peu plus encore notre imagination !)

On aime aussi beaucoup la composition des planches qui est loin d’être monotone. Parfois des dessins en pleine page, parfois des illustrations et des textes à côté, parfois seulement des textes de dialogues (avec les petits pictogrammes évoqués ci-dessus), parfois une page 143, parfois des visuels dans lesquels on retrouve plusieurs fois un (ou des) personnage(s), comme pour montrer sa progression mais en restant dans le même dessin ; comparaison encore : un peu comme OVNI, de Trondheim et Fabrice Parme…

On aime enfin la bouille toute rondelette d’Alphonse. Toute simple, toute basique – un rond simple rond – elle réussit néanmoins à porter de multiples expressions, à l’instar de smileys, grâce à des traits minimum pour la bouche et les yeux et, à l’occasion, grâce au renfort des deux bras du personnage.

Bref : mignon, original et généreux en pages, Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret est un voyage que vous seriez bien inspiré de ne pas manquer. Partez donc dans les sous-bois d’on ne sait où et croisez vous aussi Pénélope, Goisse, Ide ou encore le Grand Monsieur (parce que j’imagine que vous n’aurez pas le temps de bien voir celui qui schpoufera juste au moment où vous tomberez nez à nez avec lui !).

Vous allez craquer… Et c’est sous une couverture avec des zones en bas relief, dans la collection Etincelle des éditions Ankama.
 

Par Sylvestre, le 24 septembre 2010

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