SPIROU DE... (LE)
La lumière de Borneo

Après que sa nouvelle rédactrice en chef lui ai refusé un article qui critiquait un barrage hydroélectrique, en pleine jungle palombienne, financé par un gros annonceur du journal, Spirou décide de démissionner du Moustique. C’est alors pour lui l’occasion de rattraper le temps perdu et de se consacrer enfin à lui. Mais il tombe par hasard sur Noé qu’il n’avait plus revu depuis des années. Le vieux dresseurs semble dépité, il vient de découvrir qu’il avait une fille, Fauvette, et que cette dernière lui était dorénavant confié… Spirou propose alors au vieil homme de s’occuper de la jeune fille rebelle, le temps que Noé organise son nouveau numéro avec son orang-outang peintre, Bornéo !
Pendant ce temps, le Comte de Champignac découvre qu’un étrange champignon noir se propage dangereusement. Il alerte ses amis scientifiques pour comprendre et combattre ce fléau !
A Bruxelles, la galerie Bernard reçoit d’étranges et troublantes peintures géantes dont on ne connait pas l’auteur. Ces toiles provoquent l’admiration des collectionneurs les plus riches et créent un nouveau mouvement… "le Zooïsme" ! Fantasio est chargé d’enquêter pour le compte du Moustique !

Par fredgri, le 5 octobre 2016

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Notre avis sur SPIROU DE… (LE) #10 – La lumière de Borneo

Tous les fans de Frank Pé ont attendu cet album depuis les premières rumeurs qui ont commencé à circuler il y a déjà pas mal de temps ! On voyait bien des extraits circuler au fur et à mesure, mais quand Spirou a commencé à prépublier l’histoire dans le numéro 4082, début juillet, ça y est on pouvait arrêter d’espérer pour y croire, pour de bon !

Et bien sur, le premier réflexe, bien avant de se laisser porter par l’histoire, c’est d’admirer une nouvelle fois le travail de l’artiste qui nous entraîne, dès les premières planches dans l’épaisseur de la jungle, avec ces superbes lumières qui filtrent à travers le feuillage. C’est superbe, on retrouve bien le style de Frank, ses adroits cadrages et ce sens de l’expressivité qui nous plait tant ! Il est en pleine forme, et franchement ses planches sont superbes, même si je trouve qu’il a tendance à forcer le côté filiforme de certains personnages (Spirou, Fantasio, Fauvette ou la rédactrice en chef, par exemple). On retrouve aussi son amour de la nature, des animaux…

On devine, toutefois, que Zidrou a principalement du "accompagner" l’artiste dans ses envies, plutôt que réellement se réapproprier cet univers ! Car le scénario se contente très vite de suivre la partie consacrée à Spirou, Noé et Fauvette, tandis que les autres trames ne sont soit qu’à peine ébauchées (les champignons noirs), soit menées au bout sans plus de conviction (Bornéo peintre). Et c’est peut-être ce qui pèche le plus dans cet album, le réel déséquilibre entre toutes les parties… On se rend très vite compte que si ça avait été possible le récit se serait juste concentré sur les démêlés au cirque et les mésaventures de Bornéo peintre ! Les quelques parties consacrées au Comte de Champignac sont plus qu’anecdotiques et font davantage penser à un prétexte pour ramener ce pilier de la série, plus que pour réellement nourrir une intrigue qui aurait pu dynamiser l’ensemble et faire glisser le récit vers un chouilla plus de tension (d’ailleurs la résolution de cette partie montre bien qu’elle n’avait en fin de compte pas de vraie importance !)

Donc une histoire sans trop de vibration, si ce n’est les parties sur Bornéo et les très adroites séquences autour de Spirou, Fauvette et Noé (Fantasio restant tout du long un élément du décor) ou en effet on peut trouver une belle émotion, vibrante de vie et de finesse ! Il faut dire que c’est à ces moments là que Frank donne le meilleur de lui, qu’il laisse jouer les silences, les cadrages décentrés pour appuyer les regards, les non-dits ! C’est magnifique !

Je reste donc quelque peu sur ma faim, même si je dois avouer que l’on s’en prend plein les yeux ! Néanmoins, il y avait vraiment moyen de passer moins de temps sur les petites crises de Fauvette pour développer cette histoire de champignons noirs. Ou alors il aurait peut-être été plus judicieux de carrément ne pas amener cette idée extrêmement sous exploitée !

Très conseillé pour les fans de l’artiste, en tout cas !

Par FredGri, le 5 octobre 2016

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