Le signe de la Lune

Les années sont passées et une vieille dame, en lassaint le vent lui souffler dans les cheveux et en regardant son chien, se souvient mélancoliquement de cette histoire qu’elle entenda, jadis. C’était il y a longtemps, vers 1920, en Espagne, dans un village, Aldéa, encore un peu supersticieux, il y avait la jeune Artémis, son petit frère et ses garçons qui en pinçaient pour elle, Rufo, le mystérieux et Brindille le bon. Dans la forêt qui borde le village on raconte d’autres histoires, les enfants s’amusent à défier les démons qui rodent, tandis que d’autres aiment à s’imaginer déjà maîtres des lieux. Artémis, Brindille, le petit frère et Rufo vont soudain se retrouver entraînés dans une histoire qui va tout changer pour eux.
Et au dessus d’eux la Lune continue de briller, muette…

Par fredgri, le 5 octobre 2009

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Notre avis sur Le signe de la Lune

Il fallait bien, pour cette fin d’année, qu’un album se distingue un peu au dernier moment. Un de ceux que nous lisons, refeuilletons et reposons dans un coin sans le ranger, persuadé que nous nous y replongerons bientôt.

Autant être honnête, je m’étais imaginé une ambiance assez douce et rêveuse pour ce Signe de la Lune, je ne sais pas trop, les images en preview sur le site de Dargaud, ces ambiances grises, mais très délayées et cette narration assez lente. Et en fin de compte, progressivement, nous nous rendons assez vite compte que sous ce vernis doux se cache une atmosphère finalement assez oppressante, lourde de non dit, dans l’ombre de certains murs de ce village se cache une violence, une tension qui ramènent très vite le récit sur des voies plus dures, plus dramatiques, la première partie se concluant assez dramatiquement, ouvrant sur une seconde partie réellement moins douce.
Après la légèreté de Spirou et Fantasio,  José Luis Munuera revient avec un album à la fois très beau graphiquement, un encrage plus sec et des couleurs grises en lavis qui accentuent le côté poussiéreux de ce pays, de cette forêt, d’emblée on est dans un univers beaucoup moins lisse que ses autres projets antérieurs et les auteurs n’ont semble-t il fait aucune concession à leur personnages non plus, c’est très âpre sans être non plus sans humanité. On vibre en suivant ces enfants courir pour aller voir la Lune, on s’essouffle avec eux lorsqu’ils doivent se précipiter dans la forêt, d’autant que le style du dessinateur est très expressif et qu’il y a vrai travail sur le cadrage qui donne des cases absolument sublimes un peu partout.
Alors même si, en effet, il perd un peu de cette légèreté, le travail de Munuera gagne en profondeur, en impact émotionnel, avec une science de la caractérisation très poussée qui fonctionne incroyablement bien dans cet album très sensible.
Par contre, peut-être, avec son co-scénariste, en font un peu trop en chargeant chacun des personnages, en jouant parfois trop sur le côté "caricature", d’autant, aussi, qu’il y a pas mal de pathos et, du coup, le scénario devient assez convenu dans sa seconde moitié.

Néanmoins, voici un très bel ouvrage, superbement bien écrit mais surtout magnifiquement mis en image, du très très grand Munuera à posséder sans retenue.

Par FredGri, le 5 octobre 2009

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