SERMENT DE L'ACIER (LE)
Une gloire fantôme

Trois ans après la guerre civile qui a opposé les peuples Onarques, Roumanis et Sylvestres et ceux Aquilins et Lithis, une paix relative s’est installée. Un soir, sur l’ile de Torrède, le seigneur onarque Gassan Queyrel, faucon du prince, est assassiné non loin du bordel qu’il a fréquenté. A la demande du capitaine de la garde Valens, la jeune auxiliaire Estèla Ascensal est appelée sur les lieux du crime. Ses premières analyses révèlent que le héros de guerre a été tué par un sylvestre eu égard à la qualité des flèches utilisées et la précision des tirs. Au matin, en provenance de Torrède, l’ancienne guerrière Aelis Mendigal débarque sur les rives du lac de Naut. Missionnée par le haut conseil onarque, elle est en quête d’un scribe qui se trouvait en la cité aquiline de Revanne et qui n’a plus donné signe de vie depuis une semaine. Pour s’y rendre, elle se joint à la caravane de marchands romanis menée par son protecteur Vuk Cinagin. Y aurait-il un lien entre les deux affaires ? Les deux enquêtrices vont tenter de lever le voile sur leurs occupations respectives. Tandis que l’une d’elles va devoir plonger dans son passé, l’autre va être obligée de marcher sur les traces douloureuses de l’ancienne guerre.

Par phibes, le 14 avril 2020

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Notre avis sur SERMENT DE L’ACIER (LE) #1 – Une gloire fantôme

Ce nouvel album qui vient gonfler le nouveau catalogue de la maison Drakoo nous transporte dans une aventure portée par deux artistes qui ont déjà travaillé ensemble. Suite à L’Héritage du Chaos, Gwenaël Marcé (qui signe également sous le pseudo de Weissengel) retrouve donc Elisa Ferrari pour mettre en lumière leur toute nouvelle création qui doit s’étaler sur deux tomes.

C’est sous la forme d’une intrigue fantasy aux accents policiers que nous abordons cet opus suite à l’assassinat d’un haut personnage et à la disparition d’un scribe, tous deux faisant parti d’un Vaste Pays exotique qui a la particularité de sortir d’une guerre fratricide entre cinq peuplades. A l’appui d’un cadre imaginaire pour le moins réfléchi, Gwenaël Marcé trouve la juste tonalité pour nous décrire cet univers bigarré doté d’une certaine magie reposant sur un équilibre instable. Au fil des pages et à la lueur des deux enquêtes parallèles auxquelles on assiste, le scénariste sème les indices qu’il sied pour bien assimiler le monde (beau mais aussi menaçant) et ses castes dont il est question.

Les deux enquêtes se veulent menées concomitamment par deux personnages féminins dont les pérégrinations vont nous permettre de découvrir leurs particularités. Estèla Ascensal, la jeune auxiliaire de la garde onarque est celle qui, ici, entretient le plus de mystères. L’on comprend rapidement que les aptitudes de cette dernière sont hors norme et qu’il va falloir les découvrir. Aelis Mendigal, quant à elle, se révèle surtout grâce à son passé de guerrière et à ses convictions qui vont peu à peu être ébranlées. Il va de soi que le choix de ses personnages est pour le moins judicieux, ces derniers se révélant digne d’intérêt et bien agréables à suivre.

Sans forcer sur l’action, Gwenaël Marcé reste pour l’instant dans des propos mesurés. Usant certes de bons petits rebondissements, il trouve plutôt le moyen d’instaurer un climat de méfiance qui a l’avantage de planer sur tout l’album. Evidemment, dans ce tome, tout n’est pas dit et par ce fait, on reste suspendu à ce qui défile, sans trop savoir comment va se dérouler la suite.

Elisa Ferrari réalise ici un très beau travail graphique. A la faveur d’un trait semi-réaliste adroit, elle donne vie à un univers imaginaire emplie de bonnes surprises. Ses décors aux nombreux détails démontrent une générosité et une rigueur exemplaires. Ses protagonistes, de leur côté, bénéficient d’une belle personnalité et donnent envie de les suivre jusqu’à la fin de l’aventure. A noter évidemment que ses dessins bénéficient d’une mise en couleur efficace signée Axel Gonzalbo.

Un début des plus prometteurs pour une intrigue qui demande qu’à se révéler dans le prochain volet.

Par Phibes, le 14 avril 2020

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