SANG DU DRAGON (LE)
Au nom de… Satan !

En 1709, l’espion Bonetti poursuit ses confidences au Pape Clément IX. Pour plaire à sa belle, le Capitaine Hannibal Mériadec a accepté la mission de Dame Eloam d’aller porter secours au peuple elfe au Nouveau Monde. Après une sélection drastique de l’équipage et des deux commandants, le mercenaire a pris la mer avec sa petite armada. Mais peu de temps après le départ, un fait horrible vient peser sur le voyage. En effet, trois hommes sont retrouvés dépecés et suspendus aux haubans du Mac Lir. Quel est le marin qui a pu perpétrer une telle folie meurtrière et quelle est sa sinistre motivation ? Un climat délétère ne tarde pas à s’installer au sein du navire, chacun suspectant son voisin. Les premiers heurts ne tardent pas à se déclarer poussant Hannibal Mériadec à y mettre bon ordre et à comprendre ce qui se passe sur son bateau. Son enquête va l’obliger à aller chercher la résolution de son problème dans son terrible passé.

Par phibes, le 25 janvier 2015

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Notre avis sur SANG DU DRAGON (LE) #9 – Au nom de… Satan !

Avec le précédent épisode (Une promesse est une dette ! – tome 8), Jean-Luc Istin nous donnait l’opportunité de repartir sur un nouveau cycle d’aventures avec l’un de ses personnages fétiches, le fameux Capitaine Hannibal Mériadec. Ayant été gracié par le roi, l’ancien pirate vogue désormais vers les Caraïbes pour une nouvelle épopée contre les oppresseurs espagnols en Amazonie. Mais à peine a-t-elle débuté que déjà les premiers rebondissements se déclarent.

Toujours sous l’égide des confidences de Bonetti, l’espion du Pape Clément IX, ce 9ème volet nous remet dans les répercussions inéluctables de la découverte-choc sanguinolente à laquelle nous avons été confrontés à la fin du volet antérieur. A n’en pas douter, cet épisode était des plus attendus, surtout pour entendre les tenants et les aboutissants du carnage horrifique des trois marins. Et à cet égard, l’on peut avouer que le scénariste, en très bon stratège, est arrivé à ses fins.

Tout d’abord, tout en entretenant une atmosphère volontaire pesante et en usant d’une verve on ne peut plus élaborée, il vient donner le fondement d’une telle débauche meurtrière en allant chercher au plus loin les explications, certes pour le moins inattendues (dans le passé dramatique du Capitaine) et toujours d’une teneur hors normes et ésotériquement fantastique. Ensuite, il ne peut s’empêcher de tromper quelque peu le lecteur en lui donnant dès le départ certains indices qui demande plus d’éclaircissements (l’aveu de Bonetti). Enfin, il joue habilement sur l’ambiguïté de certains personnages comme Teach qui tarde à se dévoiler.

Pour la partie graphique, Stéphane Créty nous régale toujours autant. Grâce à ce dernier et à son trait dorénavant maîtrisé (il travaille vite et bien puisque 6 mois à peine se sont passés depuis le tome précédent), le récit gagne encore plus en force. Si l’artiste fait éclater son talent dans l’art de travailler richement ses décors, il a le don de camper avec brio des ambiances sombres et pesantes, en usant, quand il le faut, de scènes qui ne manquent pas de remuer les tripes. De même, il nous offre une galerie de portraits impressionnante, composée de trognes peu recommandables, qui ne laissent que très peu de place à la légèreté et qui va de pair avec les péripéties.

Une bonne poussée d’adrénaline qui conforte l’intérêt de cette grande série au long cours !

Par Phibes, le 25 janvier 2015

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