REVE DE JERUSALEM (LE)
L'épreuve divine

Fort de l’alliance entre les croisés et le Basileus de Constantinople, Karlis dit "le Live Noir" poursuit sa quête qui doit l’amener aux portes de Jérusalem. Evincé du sac de Nicée, irrité par l’ennui d’Istvana et l’indocilité de Languedolce, il se doit, sous le couvert de Bohémond de Tarente, son maître, d’atteindre au plus tôt Antioche pour pouvoir jouir d’une victoire tant espérée. Mais le chemin pour y arriver est semé d’escarmouches turques qui épuisent les hommes et affectent le moral des troupes. Entre joutes sanglantes, déchaînements de forces naturelles et invocations surnaturelles, Dieu a-t-il encore sa place ?

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur REVE DE JERUSALEM (LE) #2 – L’épreuve divine

Ce nouvel opus dirigé par un Philippe Thirault en pleine créativité ("Mille visages", "La meute de l’enfer", "La fille du Yukon"…) est la réunion des trois personnages principaux que compte cette série historico-fantastique. Karlis, devenu fanatique du créateur, gère sa croisade dans une fermeté absolue en composant avec Istvana, princesse des Tafurs avide d’actions et Languedolce détenteur d’un pouvoir divin en proie au doute.

La violence qui caractérisait le premier tome est reconduite voire amplifiée dans cet épisode qui laisse éclater dès le départ des dissensions au sein de la quête divine. Chaque planche crache son lot de visions cauchemardesques représentant des combats sanglants engagés par une soldatesque assoiffée de destruction et de haine. La cruauté des actions se lie à la folie dévastatrice et semble nous emmener à l’apocalypse.

Par opposition, l’amour fait son apparition. La princesse Istvana pourtant avide de belles batailles, va faire l’objet d’une attention particulière des deux hommes. Elle sera celle qui permettra au récit de retrouver de temps en temps un semblant de quiétude.

Le surnaturel conserve aussi sa dimension. Grâce à la communion de Karlis et de Languedolce, les batailles se transforment en un immense champ de destruction fauché par un glaive dévastateur.

Lionel Marty excelle dans les scènes de combats dans lesquelles il fait éclater la bestialité dans toutes ses formes. La multitude de personnages dont elles regorgent donne une impression de masse convaincante et oppressante. De même, par leurs traits taillés à la serpe, les visages confortent l’impression de dureté. On soulignera que pour la colorisation, le dessinateur a laissé le champ libre à Isabelle Merlet connue pour ses travaux sur "Chroniques de la lune noire" et "Le chant des Stryges" qui réussit son passage en utilisant la couleur sanguine à bon escient.

La quête de Jérusalem en est encore à ses balbutiements et réserve bien des combats terribles. Cette croisade, à n’en pas douter, saura ébranler les murailles de notre soif d’aventures et mettre à l’épreuve notre appétit littéraire. Terrifiant !

Par Phibes, le 7 avril 2008

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