RESTE DU MONDE (LE)
Les enfers

Survivants du raid mené par une bande armée sur leur refuge, Jules, Hugo et leurs malheureux compagnons ont échoué, sur les conseils de Farida, en la citadelle cathare de Quéribus. Privés du confort de leur dernier abri, ils s’interrogent sur leur devenir et pour ce faire, doivent s’organiser. Pendant ce temps, de son côté, Christophe poursuit ses investigations pour retrouver ses deux enfants, Jules et Hugo. Affrontant une nature complètement dévastée par le mystérieux cataclysme, fuyant des meutes de chiens affamés, tentant de contourner les bandes malfaisantes qui ne pensent qu’à détrousser les plus faibles, il erre dans ce milieu frappé par la folie humaine avec un très mince espoir. Serait-il possible qu’il atteigne son objectif tant le mal dans sa forme absolue est bien ancré ?

Par phibes, le 4 novembre 2019

Notre avis sur RESTE DU MONDE (LE) #4 – Les enfers

Fortement inspiré par sa saga post apocalyptique, Jean-Christophe Chauzy vient ici clore son deuxième cycle. Avec le tome précédent, dans ses dernières planches, il faisait en quelque sorte naître un espoir certes dilué dans un océan de souffrance et de bestialité mais un espoir quand même. En abordant cette suite, l’impatience est de mise pour connaitre si cet espoir va se concrétiser.

Evidemment, Jean-Christophe Chauzy, en fin stratège, fait durer le suspense et ne manque pas, de fait au travers de plusieurs tranches de vie parallèles de groupes (fanatiques religieux, brigands sans vergogne) ou de personne isolée (Christophe), de nous démontrer les effets directs et indirects de la catastrophe initiée à la première heure. Les bas instincts et la volonté de s’en sortir se côtoient dans un combat contre le mal absolu qui a trouvé un terrain jeu à son niveau. A cet égard, le maître de ce jeu démoniaque (à savoir l’auteur) nous fait vivre des moments très violents, angoissants, déshumanisés à souhait, démontrant que l’homme peut se révéler dans des instants critiques un véritable fléau pour lui-même.

Dans cette ambiance dévastatrice où le mal est personnifié, on suit tout particulièrement les pérégrinations d’Hugo, de Jules, de Christophe et de Marie dont on espère une réunion prochaine. Mais avant cela, nombreux sont les écueils à surmonter et rien ne prouve que tout ça va se jouer sans casse. Les dernières planches de l’album sauront apporter des réponses.

A la faveur d’une évolution scénaristique bien pesée, Jean-Christophe Chauzy n’hésite pas encore une fois à user d’une illustration en couleur directe ô combien percutante. Le travail est là dans ces décors du sud de la France totalement ravagés, couverts d’une multitude de débris (petits et très gros). Il est également dans les expressions de ses personnages, certains dans leur colère, d’autres dans la détresse ou la folie. Un régal pour les yeux malgré certaines scènes douloureuses.

A l’instar du premier de couverture, une fin de cycle infernale qui ne peut que marquer les esprits et qui peut déboucher sur un nouveau cycle. Bien joué Monsieur Chauzy !

Par Phibes, le 4 novembre 2019

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