RESTE DU MONDE (LE)
Le monde d'après

A la suite du cataclysme qui s’est abattu dans les Pyrénées et qui a provoqué des dégâts incommensurables, Marie, ses deux enfants, Jules et Hugo, Théo et son chien Plutarque ont quitté Cazeaux, leur petit village des cimes, pour se rabattre sur Soulan, situé un peu plus bas. Mais les terribles évènements qui s’y déroulent les obligent à reprendre le chemin de l’exil. C’est en franchissant un col que le petit groupe découvre, au loin dans le vallon, les ravages du cataclysme. Cette vision chaotique bouleverse Marie qui en a les jambes coupées. Mais il faut avancer. Poursuivant leur descente, ils atteignent un barrage éventré à l’aval duquel tout n’est que désolation. Ce qu’ils trouvent un peu plus loin, au niveau d’un ouvrage ferroviaire, entre ferrailles enchevêtrées et cadavres pourrissants, confirme le degré apocalyptique de ce qu’ils vivent. La survie reste donc de mise et les rencontres qu’ils vont devoir faire vont se révéler à haut risque.

Par phibes, le 15 octobre 2016

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Notre avis sur RESTE DU MONDE (LE) #2 – Le monde d’après

Après un premier volet totalement captivant qui avait l’excellente particularité de mettre les nerfs à vif, Jean-Christophe Chauzy revient pour nous dévoiler la suite de cette équipée post-apocalyptique vécue par un petit groupe de personnes dans les Pyrénées et ainsi, répondre à la question posée par ce dernier à la fin du premier tome.

Nous replongeant dès les premières vignettes dans le contexte de dévastation, le récit remet les survivants que sont Marie, Jules, Hugo et Théo dans leurs prérogatives premières, celles qui consistent à retourner à leur domicile dans la plaine. Les prétentions scénaristiques de l’auteur sont désormais claires puisque ce dernier a choisi d’évoluer dans le registre catastrophe. De fait, la fuite en avant reprend de plus belle, toujours aussi angoissante et parsemée d’embûches.

Au fil des pages, Jean-Christophe Chauzy entretient de façon très remarquable et sans excès de paroles, cette tension extrême qu’il fait fluctuer dans la quête de préservation de ses personnages, au gré des découvertes douloureuses et des rencontres menaçantes. Le cauchemar dans lequel il nous introduit est singulièrement marquant, heurte efficacement notre sensibilité et attise la lecture. A ce titre, l’auteur ne ménage personne et certainement pas ses personnages, s’appuyant sans retenue sur le caractère impitoyable de ce monde d’après dans lequel l’espoir n’a pas forcément sa place.

Compte tenu du contexte évoqué, le dessin prend ici toute son importance. A cet égard, on pourra saluer la superbe prestation picturale de l’artiste qui croque à grands renforts de vignettes les effets effroyables de sa catastrophe planétaire. A l’appui d’une colorisation directe complètement maîtrisée, il met en exergue des visuels tragiquement démesurés au réalisme et au détail imparables et provoque par ce biais, une tension palpable très profitable.

Une fin d’histoire oppressante à souhait, menée de main de maître par un Jean-Christophe Chauzy polyvalent qui sait jouer avec nos sens. Frissons garantis !

Par Phibes, le 15 octobre 2016

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