Le procès

 
Joseph K travaille comme premier fondé de pouvoir dans une grande banque. Un matin, il se réveille et trouve dans sa chambre deux hommes qui sont venus pour l’arrêter. Mais pourquoi ? Il n’a rien fait ! De quoi diable l’accuse-t-on ?

"Vous n’êtes pas accusé. Vous êtes arrêté. Nuance." Voilà en substance ce qui lui est répondu…

Les choses semblent ne pas se présenter trop bien pour K. Entre le stress et les comparutions au tribunal, entre les conseils qu’on lui prodigue et les attitudes si bizarres de tout le monde autour de lui, K doit organiser sa défense. Son oncle va bien lui conseiller un avocat, mais celui-ci ne fera pas avancer les choses. Comment, alors, comment se défendre ? La réponse est difficile à trouver, surtout lorsque l’on ne sait même pas ce qu’on nous reproche…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le procès

 
Alors, je vous le dis tout de suite : je n’ai pas lu le livre de Franz Kafka. D’ailleurs, je n’en ai pas forcément envie. Et c’est justement pour cela que je n’ai pas hésité à m’intéresser à cette adaptation en BD, histoire de combler un peu cette lacune que je traîne !

Bon, c’est un peu couru d’avance : nombreux seront ceux pour qui cette bande dessinée n’arrivera pas à la cheville du roman original. Forcément. C’est toujours comme ça lorsqu’il s’agit d’une adaptation. Les très déçus iront donc probablement jusqu’à dire que cet exercice ne sert à rien et qu’il vaut mieux lire le roman. Ou encore qu’un univers si étrange doit s’imaginer et non pas être imposé par la vision d’un dessinateur…

Moi, ce que j’en dis, c’est que justement, c’est très bien que le 9ème art soit là pour donner un accès à la littérature à laquelle les plus fainéants (j’avoue, j’avoue…) n’iront jamais d’eux-mêmes. Car si au final la curiosité, satisfaite par la BD, pousse le lecteur à aller vers le livre, c’est gagné !

D’après le texte de Franz Kafka, Clod (le dessinateur, dont c’est le premier album – ne le confondons pas avec son homonyme auteur de Pif le chien !) et Ceka (le scénariste) se sont donc lancés et ont réalisé cette BD. Le découpage rend l’enchaînement des situations très rapide, ce qui va dans le sens de l’oppression dont est victime K, qui n’a pas le temps de se poser tant il est toujours en quête de réponses, de solutions, d’avis auprès des autres.

Les dessins traduisent bien la notion d’univers kafkaïen, d’univers absurde où rien n’est plus logique. On remarque ainsi les décors, si spécifiques : armoires aux innombrables tiroirs, personnages tous sortis d’un même moule comme pour mieux déstabiliser, océans de livres formant des labyrinthes, multiples portes, couloirs et escaliers dans tous les sens rappelant parfois certaines compositions d’Eischer. Clod aime Kafka, et on voit qu’il est inspiré !

Néanmoins, ses dessins sont assez "simples". C’est en tout cas la réflexion que je me suis faite lorsque j’ai ouvert la BD la première fois. Et j’en étais venu à me demander si c’était là le meilleur choix de style pour séduire des lecteurs qui, dès le départ, ne sont pas forcément naturellement attirés par le thème. Mais ce style convient finalement parfaitement avec cette ambiance "Les gens sont tous des pions". En tout état de cause, c’est bien la preuve que les auteurs ont produit un travail qui leur tient à cœur, que c’est une œuvre "vraie", et non pas un pari motivé uniquement par des objectifs de vente ! (Ce qu’on leur souhaite quand même ! 😉

Saluons-les donc pour cet exercice !
 

Par Sylvestre, le 1 mars 2006

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