Le petit vagabond

 
Six histoires courtes composent cet album. Dans chacune intervient le "Petit Vagabond", un Petit Prince sorti d’on ne sait où, qui apparaît et qui, tour à tour, indique son chemin au randonneur perdu, apporte de la chaleur à une portraitiste de rue qui n’a aucun client, permet à des gens qui s’étaient perdus de vue de se retrouver, rend magique la journée d’un photographe, fait revivre une parenthèse de jeunesse à une personne âgée ou libère l’esprit des gens que le quotidien a formatés…
 

Par sylvestre, le 5 novembre 2017

Publicité

Notre avis sur Le petit vagabond

 
Le sommaire de cette bande dessinée composée de plusieurs récits courts est présenté originalement, graphiquement, et ferait presque penser au menu qui s’affiche à l’écran lorsqu’on lance un DVD ! On y comprend que chaque histoire courte va nous mener dans des lieux différents : principalement en extrême-orient, mais également en Amérique, à New York, où l’auteure a vécu un temps. Dans sa préface, celle-ci nous parle en quelques lignes de son rapport au voyage, et de son rapport au fait d’être ailleurs que chez soi ; à moins qu’on soit partout chez soi quand on aime voyager… Seulement, c’est au masculin que la voix de la préface dit "je". C’est donc déjà l’avatar de la Taïwanaise Chrystal Kung, son petit vagabond de papier, qui a pris les choses en mains avant que notre lecture débute.

Très rapidement, on comprend que Le petit vagabond est une bande dessinée muette et que ce sont les magnifiques couleurs qui remplaceront les mots absents qu’on ne lira donc pas. On aura d’ailleurs peut-être un peu peur en lisant la première histoire car des caractères (du tibétain ?) y prennent une place relativement importante et nous font craindre de passer à côté de quelque chose qu’on n’aurait pas compris faute de savoir les déchiffrer…

Le prétexte des lieux s’efface finalement devant la profondeur de chaque histoire. Ce qui se passe au Tibet, à Taipei, à Shanghaï, à Xi’an ou à New York aurait très bien pu se passer ailleurs. Ce choix vient du parcours de vie de l’auteure et on peut comprendre qu’elle se plaise à nous dire qu’elle a voyagé ici et là, mais son propos a une portée plutôt universelle, et son personnage du Petit Vagabond, un brin fantastique, tend à éloigner les choses de l’auteure elle-même (si elle avait voulu donner une dimension autobiographique à ses récits) pour que chacun, chaque lecteur, puisse être touché plus particulièrement.

Les histoires sont bien belles, certaines encore plus poétiques et remplies d’émotions que d’autres ! Elles sont en outre dessinées de manière lumineuse ; un vrai régal pour les yeux… et pour les âmes !
 

Par Sylvestre, le 5 novembre 2017

Publicité