Le petit pape 3,14

A Rome, sur la place Saint-Pierre bondée de monde, c’est la liesse générale. Un nouveau pape vient d’être élu et il vient se présenter à ses fidèles. Sauf que personne ne le voit, provoquant ainsi un flottement dans la foule et également parmi les cardinaux. En effet, Pie 3,14 est de stature très petite et n’arrive pas à dépasser la balustrade qui le masque. Aussi, son secrétaire Gontrand a trouvé la solution ; recouvert d’un linge blanc, il va prendre le Saint-Père sur ses larges épaules. Devenu visible, le pape offre ainsi à ses fidèles toute sa grandeur et n’hésite pas à proclamer, eu égard à son immense bonté, d’être le pontife de tous sans exception, disponible 24h/24 pour toute requête.

Par phibes, le 20 février 2022

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Notre avis sur Le petit pape 3,14

Sous l’égide de cette nouvelle fable, François Boucq revient à ses premières amours. Il retrouve la Maison Fluide Glacial afin d’évoquer très librement les aventures d’un pape, petit par la taille mais grand par sa faculté de vivre des péripéties hautement colorées.

Vous l’aurez compris qu’au vu de l’intitulé de cet album, l’auteur de Rock Mastard, de Jérôme Boucherot et bien d’autres univers reluisants par leur côté absurde a décidé de jouer la carte de la dérision sur les hypothétiques tribulations d’un nouveau représentant du Saint-Siège. Découpé en sept historiettes bien croustillantes, François Boucq se permet d’imaginer le haut prélat dans des péripéties complètement folles qui ont pour seul objectif de déclencher de bonnes crises de rire.

Le résultat est on ne peut plus excellent, Pie 3.14 bénéficiant d’un rapport avec la réalité très distendu. Sans pour autant rentrer dans des digressions graveleuses, l’auteur joue subtilement sur le caractère assez naïf de son héro pontifié, lui faisant vivre, voyez-vous ça, des situations complètement loufoques qui lui permettent par exemple de voler avec Superhyperman, de rencontrer des morts-vivants ou d’avoir des démêlés avec son ombre. Et à ce titre, on peut se dire que les voies dérisionnelles de François Boucq sont impénétrables.

Graphiquement, la touche de l’artiste hautement peaufinée et caricaturale renforce le côté décalé de cet album. Le petit pape (à l’effigie d’un tintin chétif) est on ne peut plus convaincant dans son sacerdoce délirant, entouré d’autres personnages (Comme Gontrand) qui compensent avec une réelle efficacité la fragilité du petit homme. Autant dire que François Boucq excelle dans son message pictural.

Une parodie divine hautement éclairée signée par un auteur au grand talent.

Par Phibes, le 20 février 2022

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