PERIPLE DE BALDASSARE (LE)
Un Ciel sans étoiles

 
La route de Baldassare n’en finit pas de s’étirer, reliant Smyrne à Chio puis Gênes à Lisbonne et Amsterdam avant pointer vers l’Angleterre, et rien, pas même l’année de la Bête qui a commencé et qui pourtant promettait bien du malheur, ne semble pouvoir arrêter le libraire de Gibelet dans sa quête du Centième Nom.

Pourtant, du malheur, Baldassare va en connaître ! Mais du bonheur aussi, cela dit… Durant son périple, il va en effet "perdre beaucoup", mais, sur un autre tableau, gagner aussi énormément…
 

Par sylvestre, le 6 avril 2012

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Notre avis sur PERIPLE DE BALDASSARE (LE) #2 – Un Ciel sans étoiles

 
Dans Le périple de Baldassare d’Amin Maalouf que Joël Alessandra adapte en bandes dessinées aux éditions Casterman, le temps qui passe n’a décidément pas la même valeur que le nôtre, ce qui fait de l’aventure du héros libraire une sorte de conte se défaisant de ces contraintes que l’on s’impose aujourd’hui et donc un voyage qu’on a plaisir à suivre. En effet, point de tension relative à la longue absence que marque notre héros chez lui à Gibelet… Point de pression non plus naissant de l’éloignement que sa quête lui impose… Libre comme le vent (autant qu’il est prisonnier de ses obsessions !), Baldassare nous aspire dans son sillage, des sables chauds aux mers plus fraîches et des tristes situations qu’il traverse aux moments plus jouissifs qu’il ne manque pas de connaître.

Le périple de Baldassare, c’est pour lui comme pour nous la découverte de lieux et la rencontre ou les retrouvailles avec des gens. C’est donc une galerie de portraits et de paysages qui sont autant d’étapes pour lui et de vignettes ou de planches pour nous, toujours réalisées avec cette touche sensuelle que sait apporter à son dessin l’auteur grâce à la texture de son papier, à la spontanéité de son trait et au coucher de ses couleurs.

Si l’aventure rime dans cette œuvre avec géographie, elle rime également avec amour, avec amitié, avec l’humain. Elle s’autorise aussi des bouffées de mysticisme avec cette crainte médiévale que la graphie du millésime 1666 a inspiré cette année-là, avec l’évocation de l’influent Sabbataï ou le mystère persistant du Centième Nom mais elle sait fort bien nous amuser également avec les tracasseries administratives que vit son héros à l’occasion ou les défis qu’il se lance pour posséder à nouveau celle qui semble avoir choisi de le quitter malgré le lien qui les unira toujours…

Le périple de Baldassare, c’est tout ça ; un conte aux multiples facettes et aux couleurs franches que Joël Alessandra parvient à nous faire vivre en images de bien belle manière.
 

Par Sylvestre, le 6 avril 2012

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