PAVILLON DES HOMMES (LE)
Tome 1

Depuis qu’une épidémie a réduit considérablement la seule population masculine, les forces vives du Japon de l’ère Shôtoku (XVIIIème siècle) sont les femmes. Tout comme les grands de ce pays, tels le shôgun d’Edo qui est aussi une femme.

Dans le palais de cette dernière existe un "Pavillon des hommes". C’est un véritable harem où vivent plusieurs centaines d’hommes dont les journées se résument à diverses taches domestiques. Des hommes inutiles, pour ainsi dire ! Mais c’est ce qui fait le luxe outrageant du lieu, alors que dehors, les femmes ont peine à trouver un homme puisque c’est devenu une denrée rare…

Le jeune et beau Yûnoshin Mizuno, pour pouvoir aider financièrement sa famille, va décider de servir au Pavillon des hommes, malgré la tristesse que cela provoquera chez Onobu, une amie à lui qui l’aime, et malgré les règles très strictes qu’il devra observer à l’intérieur du pavillon ; pavillon qu’il ne pourra d’ailleurs plus quitter…

Le comportement de Mizuno lui vaudra vite l’élévation à des positions sociales (internes au Pavillon) supérieures. Il accèdera même en un temps record à une fonction que seuls les plus aveuglément dévoués à leur shôgun pourraient lui envier ; puisqu’il se dit que la mort est promise à celui qui l’occupe…
 

Par sylvestre, le 1 novembre 2009

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Notre avis sur PAVILLON DES HOMMES (LE) #1 – Tome 1

C’est une vision intéressante que nous propose ce manga sur un Japon fantasmé : un Japon où les femmes ont pour ainsi dire pris le pouvoir. La raréfaction des hommes due à leur impossibilité de combattre une épidémie qui ne touche qu’eux les a considérablement affaiblis et les a relégués au rang de sexe faible. Ils sont donc très rares, mais plusieurs centaines d’entre eux fourmillent malgré tout dans le très secret "Pavillon des hommes" du shôgun – une femme, naturellement.

A partir du moment où l’on rentre dans ce pavillon avec le héros qu’on suit, on perd malheureusement un peu de cette notion d’homme rare. Puisqu’on ne voit plus que ça ! L’intérêt se trouve alors dans les relations entre les personnages et dans l’expérience qui nous est contée de l’arrivée et de l’ascension de Yûnoshin Mizuno au sein de ce qu’il convient d’appeler un harem masculin.

L’histoire est assez intéressante parce qu’elle part tout d’abord d’un postulat original. Mais on a du mal à croire à ce choix qu’a fait le héros. Aïe ! Premier signe… Comment un beau jeune homme ayant du succès auprès des femmes dans un monde où il est une denrée rare peut-il choisir de se couper du monde pour finir ses jours dans un univers clos ? Et comment peut-il être aussi naïf et avoir pu croire qu’il ne serait jamais confronté, dans un microcosme exclusivement masculin, à l’homosexualité ?!

Ce genre de réflexion tend alors à nous faire douter : va-t-on supporter longtemps une histoire dont le fondement même nous gêne ?

Heureusement, l’histoire de Yûnoshin Mizuno se déroule et se termine de telle manière qu’on perçoit alors mieux ce que pourrait être la conception de la série. Il semblerait en effet que le véritable noyau du manga ne soit pas ce jeune héros, Mizuno, mais le pavillon lui-même. Et que la suite mettra en scène d’autres personnages, tous ayant bien sûr rapport avec le pavillon, mais qu’à leur tour, ils ne seront que "de passage" dans la série. Cette impression reste toutefois à confirmer. La lecture du second tome permettra donc de vérifier cette hypothèse et de recaler le regard qu’il nous faut poser sur cette série pour l’apprécier telle que l’auteur a voulu nous la transmettre.

C’est dans la collection Big Kana que paraît Le pavillon des hommes. Trouver ce manga présentant quelques éléments yaoi parmi les seinen de cette collection peut surprendre. Le petit prix (provisoire) de lancement, 5.50 euros, aide à passer outre cette surprise. Il serait en effet dommage de passer à côté d’une chouette série simplement parce que les orientations du tome premier laissaient dubitatif.

A suivre, donc. Et on fait le point.
 

Par Sylvestre, le 1 novembre 2009

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