NOUVEAU MONDE (LE)
Les sept cités de Cibola

En 1538, missionné par le pape pour découvrir les sept cités d’or de Cibola au Mexique, Frère Marcos de Niza a quitté Tenochtitlan et son hôte, le vice-roi Antonio de Mendoza afin de s’enfoncer au cœur des territoires du Nouveau Monde. Aidé en cela par le conquistador noir Esteban qui a pris sous son aile la princesse Isabel fuyant son promis Guzman et son ami barbare Xicotenga, le jeune moine franciscain avance inlassablement vers le nord tout en sachant qu’ils sont talonnés par leurs poursuivants. Assurément sensible à l’aura la belle princesse, Marcos se rapproche de plus en plus de cette dernière. C’est alors que le trio pénètre sur le territoire des Chiricahuas. Abandonné par leur escorte, Marcos et ses deux compagnons sont pris à parti par les guerriers de la tribu. Identifiés par l’un des indiens, les trois missionnaires vont devoir sauver leur peau en prouvant leurs véritables intentions et pour Marcos démontrer que le Dieu qu’il défend a tout pouvoir.

Par phibes, le 25 mars 2018

Notre avis sur NOUVEAU MONDE (LE) #2 – Les sept cités de Cibola

Grâce à un premier volet pour le moins réussi qui avait le privilège dans une thématique aventureuse captivante, l’on retrouve avec plaisir le moine Franciscain Marcos de Niza et ses souvenirs de missionnaire à travers les terres du futur Nouveau-Mexique. Eu égard aux péripéties vécues précédemment dans la cité de Tenochtitlan, nous replongeons dans la quête d’évangélisation du prêtre, précipitée par des poursuivants sanguinaires et dont le déroulement va quelque peu ébranler ses certitudes.

Ce deuxième épisode qui clôt l’histoire a le mérite de conserver l’attrait de la première heure. Inspirée par ces personnages historiques qui ont réellement existés, cette aventure nous permet d’assister à la fois à une course-poursuite pleinement addictive qui a le privilège de nous faire découvrir des territoires et des peuples d’une sensibilité et d’une sagesse déconcertantes. A ce titre, on ne pourra que saluer cette belle restitution historico-fictive, portée par des coscénaristes qui ont su gérer intensité et effets initiatiques dans une mixité concluante.

Sous le couvert de cette quête où la violence de certains affronte la bonté d’autres, l’action prend toute sa place. Mais cette dernière se veut associée à des découvertes plus humaines. C’est ainsi que Marcos se livre à nous dans ses convictions profondes mises à mal, Isabel dans son amour naissant et Esteban, personnage d’origine maure plein de ressources, dans son passé et ses attentes. Il ne fait aucun doute que tout au long du récit et ce jusqu’au final, l’émotion est au rendez-vous, assurément portée par la relation du moine et de la fille de Moctezuma mais aussi par la destruction apportée par l’avidité fort bien ressentie des conquistadors.

Stefano Carloni assure la suite de Xavier Coyère au niveau dessins. Certes moins précis que ce dernier, l’artiste assure une prestation tout de même très efficace. Magnifiés par les couleurs lumineuses de Christian Lerolle, les paysages de la Sierra mexicaine sont, dans leur immensité et leur sècheresse, d’une réelle beauté. Tout comme au niveau de l’étude des personnages, entre conquérants et autochtones, l’inspiration est pleinement convaincante. Les trois aventuriers bénéficient d’une aura qui les rend très agréables à suivre.

Une fin d’équipée à la découverte du Nouveau Monde pleinement réussie.

Par Phibes, le 25 mars 2018

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