MUR (LE)
Homo homini lupus

Dans un environnement totalement dévasté, Solal et sa petite sœur Eva courent entre les carcasses de voiture et les immeubles en ruine. Sous un pont, ils croisent un homme dont le fourgon est en panne. Fortiche en mécanique, le garçon lui propose de le réparer et lui avoue son objectif, celui de franchir le Mur pour rejoindre Eden. C’est à ce moment que surgit une meute de chiens enragés qui se jettent sur l’homme. Solal et Eva parviennent à se réfugier dans le van. Le lendemain matin, ils s’emparent du véhicule et foncent droit devant. Ils finissent par tomber sur des migrants qui reconnaissent sur l’engin le logo de l’omnipuissant B.A.S.T.A.R.D..

C’est à cet instant que ce dernier apparaît, se revendiquant propriétaire de tout. Il enrôle de force quarante personnes afin de les envoyer, en guise d’appâts, au Mur et atteindre Eden. Serait-ce l’opportunité pour Solal de sauver sa sœur contre la maladie qui la ronge en allant récupérer les médicaments qui lui font défaut ? Dans un engin bridé, le jeune homme fonce avec ses pairs contre la haute muraille et se retrouve face à un cerbère géant destructeur.

Autant dire que franchir le mur n’est pas une mince affaire. Aura-t-il l’occasion de le passer ? Et si tel est le cas, que va-t-il se passer après ?

Par phibes, le 18 février 2020

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Notre avis sur MUR (LE) #1 – Homo homini lupus

Antoine Charreyron, réalisateur français, est à l’origine de ce projet. Prévu pour le porter au grand écran, il n’a pu aboutir dans ses démarches. De fait, il s’est tourné vers le 9ème art afin de lui donner corps. C’est Mario Alberti qui, de fait, a été pressenti pour retranscrire ce projet dans la forme illustrée.

L’histoire se déroule dans un futur plus ou moins proche, un futur assurément peu ragoutant par le fait que notre belle planète a été ravagée par un cataclysme sans précédent, asséchant les mers et plongeant la gente humaine dans une sauvagerie sans concession. Dans cette ambiance post-apocalyptique à la Mad Max, deux castes semblent se détacher, une correspondant aux démunis vivant dans un univers aride et déstructuré, et l’autre représentant les nantis, regroupés derrière un mur protecteur. Telle est l’idée de départ.

Prévue de se décliner en trois tomes, cette aventure se voit portée par Solal et Eva, deux jeunes migrants ayant pour objectif de passer le Mur pour trouver des médicaments et de profiter des bienfaits d’Eden. Ce premier volet est l’occasion de poser rapidement le cadre, surtout côté démunis et de démontrer la violence omniprésente. Cette dernière est surtout caractérisée par B.A.S.T.A.R.D. qui transforme la quête de Solal et Eva en un véritable enfer mais aussi en une véritable opportunité pour aller au-delà du fameux Mur. Eu égard au train infernal imprimé, l’on ne manque pas de se laisser embarquer dans les pérégrinations dangereuses du duo, au fil d’une intrigue mouvementée, trépidante à souhait et sans temps mort. Si cette aventure se révèle bien accaparante, la surprise viendra surtout dans la finalité de cet épisode qui, sans en dévoiler la nature, donnera une optique ô combien insoupçonnée et plutôt originale.

Au niveau de la mise en images, Mario Alberti parvient sans grand mal à nous faire adhérer à la reprséntation de l’univers de Solal et Eva. L’on pourra saluer la façon dont ses panoramas dévastés sont des plus impressionnants dans leur foisonnement de férailles, de gravats… L’artiste ne plaint assurément pas les coups de crayon (et de pinceaux également) qu’il manie avec dextérité dans une certaine épure somme toute bien abordable malgré toutefois, quelques situations (en particulier contre Cerberus) qui ne sont pas très explicites.

Un premier épisode décoiffant, sauvage et inquiétant qui sonne comme un avertisseur et dont le retournement final donne furieusement envie de voir la suite !

Par Phibes, le 18 février 2020

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