MARI DE MON FRÈRE (LE)
Volume 1

Yaichi est un peu tendu. Il va faire la connaissance de son beau-frère, Mike, qui arrive tout droit du Canada. Il était le mari de son frère jumeau, Ryôji, que Yaichi n’a plus vu depuis dix ans. Mais son frère est mort et Mike a tenu a rencontré sa famille.

Recevoir un étranger n’est pas habituel, mais qu’il soit, en plus, gay, voilà qui met mal à l’aise Yaichi. Heureusement, sa fille, Kana, va aider à briser la glace et permettre à chacun d’apprendre à connaître les autres.

Par legoffe, le 24 janvier 2022

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Notre avis sur MARI DE MON FRÈRE (LE) #1 – Volume 1

Avant toute chose, il faut savoir que cette BD n’est pas un yaoi (une histoire d’amour homosexuelle), pas plus qu’il n’est un manga ciblant particulièrement la communauté gay. Je dirai même qu’il cherche plutôt l’inverse, à savoir s’adresser à tout le monde pour briser des clichés et des idées reçues. Et ce livre le fait très bien, avec beaucoup de générosité et d’émotion.

La bande dessinée met donc en scène un père divorcé, qui vit avec sa fille, une élève de primaire joyeuse et espiègle, qui n’a jamais la langue dans sa poche. Tous deux vont recevoir le mari du défunt frère de Yaichi et ça n’enchante guère le papa, qui se sent gêné, comme il l’a été avec Ryôji lorsqu’il fit son coming out.

Kana s’attache tout de suite à cet oncle dont elle n’avait jamais entendu parler, pas plus – d’ailleurs – qu’elle ne connaissait l’existence du frère de Yaichi. C’est dire si l’on part de loin ! Et pourtant, les relations vont se construire naturellement et progressivement entre ces trois personnages.

L’auteur n’hésite pas à nous faire partager, de temps à autre, les pensées brutes de Yaichi, pour mieux nous envoyer à la figure nos préjugés. Mais la grande majorité du temps, les échanges, les gestes, les regards sont autant de moments installés avec subtilité. L’innocence de la petite Kana apporte beaucoup au récit. Tous sont attachants, elle tout particulièrement.

S’il est souvent question du regard et du jugement des gens sur ceux qui sont différents, c’est aussi l’occasion d’aborder les différences culturelles entre un Canadien et des Japonais.

Le manga nous parle aussi d’amour, tout simplement, de manière universelle, qu’il s’agisse de couples hétéros ou homos. Bref, ça parle de la vie, sans événements incroyables. Car la vie est souvent déjà suffisamment riche et complexe pour ne pas avoir besoin de chercher l’extraordinaire.

L’ensemble est joliment dessiné. C’est propre, sans bavure. Les expressions des personnages, notamment, sont pleines de vie et d’émotion. A l’image d’un manga riche de sensibilité.

Une belle histoire que tout le monde devrait lire pour effacer les préjugés. Car, même sans nous en rendre compte, même si nous avons l’impression d’être plus ouverts d’esprits que la moyenne, nous nous apercevons, à la lecture de la BD, qu’il reste encore des efforts à faire pour aller au delà de certaines idées préconçues.

Par Legoffe, le 24 janvier 2022

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