JOURNAL DE MON PERE (LE)
L'apaisement

 
Au fur et à mesure du déroulement de la veillée funèbre où la famille s’était rassemblée autour du défunt Takeshi, Yochan (le fils de ce dernier), se plaisait de plus en plus à entendre raconter la vie de celui qui les avait quittés, de celui à qui il n’avait plus donné signe de vie depuis une quinzaine d’années. Et cela malgré la conversation de son oncle que le saké rendait plus loquace, plus franc, plus direct. En effet, de l’enfant qui avait mal vécu la séparation de ses parents, Yochan devenait d’un coup l’homme à qui l’on ouvrait les yeux sur qui avait été réellement pour lui son père et qui voyait s’effriter le fondement de l’amertume qu’il avait nourri envers lui.
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur JOURNAL DE MON PERE (LE) #3 – L’apaisement

 
A l’image des deux tomes précédents, cet album qui clôt le triptyque "Le journal de mon père" est d’une force et d’une douceur que beaucoup d’auteurs doivent envier à Jirô Taniguchi. On y retrouve la conversation entre les personnes d’une famille, rassemblées, qui parlent du passé et ainsi finissent de construire le présent. Yochan voit en effet chamboulées toutes les certitudes sur lesquelles il avait fini par forger son caractère. Et se mettant à douter, il regrette, mais c’est trop tard. Allez mettre ça en images, vous, eh !

Le dessin de Taniguchi, justement, est parfait. Son histoire invite aussi à la réflexion sur les rapports qui pouvaient s’établir entre les gens du Japon des années 50. Ce monde dont une partie de la culture artistique qui déferle de nos jours dans les rayons de nos librairies nous reste pourtant si lointain, si méconnu.

Œuvre pleine de sensibilité, vous ne manquerez pas d’apprécier cette superbe série si humaine. Et si vous le connaissiez rien d’autre de lui, je parie que vous fondrez pour l’œuvre du mangaka Taniguchi dans son intégralité. Foi de convaincu !
 

Par Sylvestre, le 12 janvier 2006

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