JOUR OU... (LE)
La nuit s'est levée

Une tempête de neige s’abat sur la ville bloquant de fait la circulation. Dans la librairie de Clémentine « La Passe-Livres » qui fait également office de salon de thé, quelques clients sont venus faire dédicacer les ouvrages de Chantal. Si certains ont décidé d’écourter la séance et de rentrer chez eux, d’autres, par manque de transport, ont préféré rester bien au chaud dans la boutique. La distribution d’un thé bien chaud et une coupure de courant poussent les personnes présentes à se regrouper autour de l’auteure pour engager une discussion. C’est ainsi qu’après s’être présentées tour à tour, elles en viennent à raconter chacune leur vie personnelle et leur parcours depuis leur tendre enfance. La nuit qui s’annonce va être propice au petit groupe pour une belle prise de conscience sur leur destinée.

Par phibes, le 11 novembre 2020

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Notre avis sur JOUR OU… (LE) #5 – La nuit s’est levée

Le duo BeKa revient pour la cinquième fois dans cette généreuse saga qui a le mérite de traiter de thématiques très proches de l’homme inhérentes à sa propre vie. Cet album, comme les précédents a la particularité de se découvrir dans des élans affectifs d’un raffinement bienfaisant.

Toujours sous le couvert de la sympathique Clémentine, le récit nous entraîne dans une sorte d’huis-clos, de confinement imposé par une tempête de neige. Au sein de ce dernier, plusieurs personnes se décident, telle une thérapie de groupe ou une causerie au coin du feu (là c’est la bougie !) à faire remonter leurs souvenirs, à narrer librement leur parcours personnel depuis leur enfance, et à relater l’influence (voire l’emprise) plus ou moins forte de leurs parents dans la construction de leur personnalité actuelle.

Comme il se doit pour bien illustrer les propos, les parcours sont différents. De l’enfant délaissé à celui étouffé, en passant par l’enfant incompris ou dénigré et celui asservi, plusieurs exemples sont cités. Les auteurs les exposent d’une manière certes apaisée et sincère, suscitant au passage quelques petites émotions par le fait qu’elles peuvent être représentatives du vécu de pas mal de lecteurs, à moins d’appartenir à cette normalité dont pourraient bénéficier certaines familles (y en a-t-il beaucoup ?). Il en ressort, in fine, une réflexion de fonds à laquelle tout un chacun est appelé à avoir pour en tirer le meilleur et faire le bon choix de vie.

Le dessin de Marko est au diapason du sujet traité par BeKa. En effet, il émane de ses illustrations une réelle douceur qui génère une sensation de bien-être. Dans cette ambiance reposée confirmée par une colorisation efficiente, les discours semblent plus faciles à appréhender. Ce choix graphique, réellement éprouvé maintenant par l’artiste, permet d’animer des personnages dotés d’une bonhomie confondante, dans un univers semi-réaliste on ne peut plus soigné.

Une histoire complète sur les souvenirs d’enfance et l’éducation dont la positivité fera de nombreux adeptes.

Par Phibes, le 11 novembre 2020

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