Le jardin de Daubigny

Au travers de 9 chapitres et d’un copieux dossier, nous découvrons la vie de Charles-François Daubigny, un peintre qui marqua l’histoire de la peinture en préfigurant l’impressionnisme par le biais de ses tableaux de paysages, avec son style vif et libre. Nous le rencontrons donc jeune étudiant partant avec un ami en Italie, puis avec sa famille naissante, peignant dans la nature, faisant des rencontres, s’amusant avec ses amis, bon vivant, toujours fidèle à lui même, généreux et passionné !

Par fredgri, le 23 octobre 2019

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Le jardin de Daubigny

Sous des dehors de faux classicisme, la peinture de Charles-François Daubigny nous transporte surtout dans un regard qui tente de capter l’éphémère réalité d’un paysage qui change, avec ces jeux de lumière, ces masses qui évoluent, mais surtout la lumière qui glisse sur les surfaces.
Je dois bien avouer que je ne connaissais pas forcément ce peintre avant de commencer la lecture de cet album ! Mais au fur et à mesure de ces "tableaux" qui rythment le récit, je me suis laissé entraîner et j’ai commencé à creuser en parallèle, découvrant alors un artiste surprenant et une œuvre apaisante d’une part, mais surtout d’une douce audace, surtout dès qu’il met en scène la lumière et ses matières (ses "Couchers de soleil" sont particulièrement sublimes). On comprend très vite pourquoi les impressionnistes admiraient son travail, ce qui leur plaisait dans ces paysages qui s’éloignent des canons pompiers de l’époque !
Je vous encourage d’ailleurs à faire de votre côté aussi, des recherches pour vous immerger dans ses tableaux !!!

Mais revenons plus concrètement à l’album en lui même !
Le titre évoque la peinture de Vincent Van Gogh qui admirait profondément Daubigny, une sorte de manifeste qui tout en reconnaissant l’apport de Daubigny annonce l’émergence d’une nouvelle peinture qui chamboule déjà les milieux de l’Art ! Le scénario nous présente alors quelques extraits de vie de l’artiste, s’éloignant ainsi d’un aspect trop exhaustif pour davantage se concentrer sur des ambiances, des traits de caractère, des pensées ou des moments simples, en famille, loin des salons huppés et engoncés ! Le scénariste nous offre ainsi une proximité assez touchante qui nous permet de mieux comprendre le rapport de l’artiste aux paysages, au monde qui l’entourait.
Peut-être qu’en contre partie, il est moins question de sa perception "artistique", de ce qui va réellement le distinguer auprès de ses paires (mis à part le dernier chapitre qui aborde la question de la lumière…) ! Toutefois, la narration passe par un croisement entre les courriers qu’il envoyait à sa femme et les dialogues avec ceux qu’il croisait, ce qui donne le sentiment d’être proche de Daubigny, de l’entendre nous parler !

Pour accompagner les mots, Luc Cromheecke se révèle plus sérieux et plus touchant dans son trait. Il capte merveilleusement la spontanéité de l’Artiste, sans jamais le singer. Son dessin rapide et nerveux sert parfaitement le récit de De Roover, son côté cartoony ajoute de la légèreté aux ambiances, une très belle osmose !

Un album sorti un peu trop discrètement, et c’est bien dommage, car il permet de réhabiliter un artiste qui a pourtant eu une importance capitale par la suite !

Très conseillé !

Par FredGri, le 23 octobre 2019

Publicité