GRAND DUC (LE)
Les sorcières de la nuit

Sur le front russe, à l’hiver 43, les troupes au sol allemandes sont constamment harcelées. La nuit, elles subissent la vindicte d’une escadrille particulière de pilotes. Même s’ils volent sur des avions obsolètes ces pilotes sont des femmes qui sont rapidement surnommées "les sorcières de la nuit". Mais ces sorcières sont aux commandes d’avions qui sont des proies faciles pour les avions des "naghtjagdgeschwader". Sur le front, l’espérance de vie que l’on soit Allemand ou Russe est brève, mais dans les deux cas elle peut être encore plus brève quand on ne montre pas son allégeance au parti. Ainsi, Wülf jeune as de la chasse de nuit allemande refuse d’arborer les signes du parti nazi au risque de passer pour un traître. Dans cet univers à feu et à sang son seul rayon de soleil est sa petite fille Romy et sa planche de salut, un nouvel appareil qui répond au surnom de "Grand Duc". Pour qui aime les rapaces nocturnes serait-ce un heureux présage?

Par eric, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur GRAND DUC (LE) #1 – Les sorcières de la nuit

Le "Grand duc" n’a rien a voir avec une histoire de noblesse, c’était le nom d’un appareil assez remarquable de la seconde guerre mondiale : le Heinkel He 219, et il trone fièrement sur la couverture de ce premier tome. L’histoire se déroule sur le front de l’Est à partir de 1943, une période qui est synonyme de débâcle pour la Wermarcht. Elle nous montre tour à tour le déroulement des opérations et on trouve bien des points commun entre les personnages. Si le pilote allemand se borne à faire son devoir et si la pilote russe voue une haine profonde à son ennemi, chacun d’eux fait son devoir de pilote en respectant ses convictions. Et le scénario nous montre que les convictions n’ont pas forcément leur place sur un champ de bataille. Autre point commun, même si tous les oppose, nos héros ont aussi des ennemis dans leur propre camp. Et cette ambiguïté du combat patriotique est bien retranscrite dans cette histoire.
Si l’histoire est intéressante car elle prend place durant une période peu explorée dans la bédé aéronautique, le dessin n’est pas en reste en nous faisant découvrir les héros de cette période, à savoir les avions eux-mêmes. Et pour donner vie à ce récit, Romain Hugault décide de changer sa façon de travailler. De tome en tome, son dessin n’a cessé de s’affirmer. Habituellement son point faible résidait dans le dessin des personnages, avec le grand duc c’est en passe d’être une ancienne histoire. Le fait de ne plus encrer les planche pour ne garder que le trait du crayon donne un dessin plus fin et un plus grand réalisme. Il permet ainsi de dépeindre des personnages plus vivants aux expressions marquées. Ainsi, le dessin gagne plus en dynamisme, il l’était déjà avant et avec la couleur; maintenant, l’ensemble fait moins métallique. Les précédentes histoires de Romain Hugault avait un aspect clinquant (sans doute lié au type d’avions mis en action) ici, on est vraiment immergé dans l’action, on pourrait presque sentir les odeurs de poudre ou d’huile de moteur.
Ainsi, il y a peu de reproche que l’on puisse faire à cette histoire et à cet album. Pour un tome liminaire il remplit parfaitement son office, tout en se montrant dynamique dans son récit, cette histoire nous abreuve de détails intéressants et nous promet un second tome un peu plus tendu.

Par Eric, le 19 octobre 2008

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