FRERE DE GÖRING (LE)
L'Ogre et le Chevalier

9 mai 1945. Au lendemain de l’armistice, Albert Göring, frère du haut dignitaire nazi Hermann Göring, se constitue prisonnier auprès du commandement allié de Salzburg. Il souhaite être entendu afin que chacun sache qu’il n’a pas suivi les traces de son ainé et qu’il a, au contraire, agi plusieurs fois de façon héroïque face à la barbarie nazie.

Le militaire américain, chargé d’enquêter sur lui et sa famille, se montre immédiatement sceptique sur ces déclarations.

Par legoffe, le 7 décembre 2018

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Notre avis sur FRERE DE GÖRING (LE) #1 – L’Ogre et le Chevalier

Arnaud Le Gouëfflec et Steven Lejeune s’intéressent à un homme au nom tristement célèbre, Göring. En l’entendant, nombre d’entre-nous se remémorent toutes les horreurs du nazisme et de la Seconde Guerre Mondiale. Mais, si le livre nous parle bien de l’accession au pouvoir d’Hitler et des prémisses de la Shoa, il l’évoque à travers les yeux d’un autre Göring que celui auquel nous pensons. C’est, en effet, du parcours de son frère, Albert, dont il est question dans cette bande dessinée.

Bien entendu, en évoquant son destin, les auteurs retracent aussi celui d’Hermann. Deux vies et deux personnalités très différentes, pourtant nées au sein d’un même foyer. Précisons que, s’ils ne partagent pas les mêmes convictions, ils n’en restent pas moins deux frères, attachés l’un à l’autre.

La grande Histoire est, dès lors, revisitée sous un angle assez intimiste. Chaque moment clé est raconté par Albert auprès du militaire américain chargé de l’enquête, sous forme de flashbacks, qui débutent avec la naissance des deux frères.

La mécanique fonctionne de manière fluide. L’ensemble des protagonistes sont décrits de façon très humaines – même Hermann – sans que cela ne crée le malaise. De fait, les auteurs n’oublient jamais de rappeler la politique abominable des nazis. Ils prennent, néanmoins, le parti de revivre tout cela à travers le prisme de la vie quotidienne deux frères.

J’ai toutefois regretté que l’émotion ne soit pas plus au rendez-vous. Cela aurait dû être le cas vu l’angle d’approche choisi par Le Gouëfflec. Or, si le travail de documentation permet d’en apprendre beaucoup sur les Göring, le récit reste très factuel. Une immersion dans la psychologie des personnages aurait apporté un vrai plus à la BD même si j’ai conscience que cela aurait, sans doute, réclamé une série plus longue que les deux tomes annoncés.

Quant aux dessins, ils sont assez plaisants. Leur qualité est toutefois inégale d’une case à l’autre. Ils auraient mérités un travail de finition plus abouti. En tout cas, Lejeune fait preuve d’un bon sens de la mise en scène, avec des angles de vues variés et un découpage dynamique. Un véritable atout qui motive le lecteur à avancer toujours plus loin dans le récit.

Voilà donc une BD assez intéressante qui raconte deux destins opposés, l’un évoluant dans la lumière pour de sombres desseins, et l’autre vivant dans l’ombre et mu par un esprit éclairé.

Par Legoffe, le 7 décembre 2018

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