FILS DE SON PERE (LE)
Le fils de son père

Olivier est artiste peintre, enseignant à la fac, marié et père de deux enfants espiègles et turbulents. Il vit un bonheur simple et joyeux entre sa femme et ses amis.
Pourtant, le soir du vernissage de son exposition, une ombre va faire jaillir une vague de sentiments qu’il s’était astreint à enfouir au plus profond de son cœur, l’ombre de son père avec qui il a rompu toute relation.

Par olivier, le 6 novembre 2010

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Notre avis sur FILS DE SON PERE (LE) # – Le fils de son père

D’aussi loin qu’Olivier s’en souvienne, son père l’a toujours considéré comme un ami, un copain plutôt qu’un fils. Ce sont des échanges, des jeux, des moments de plaisir que son père lui offrait, souvent partagés comme le bricolage ou le football. Mais comme dans toute amitié, les liens risquent de se détendre, de s’effilocher jusqu’à la déliquescence, la vie amène à prendre des chemins différents et les rapports se font de plus en plus épisodiques jusqu’à disparaitre.
Pourtant cette relation aurait pu perdurer, la maman assurant un rôle d’autorité pour pallier celle du papa qui n’avait pas lui-même vraiment grandit.
Mais voilà, le père d’Olivier, confondant fils et copain, lui impose une complicité perturbante, une responsabilité, un poids qui devient insupportable pour ce petit bonhomme.

Témoin et complice involontaire des frasques de son père, le rejet sera violent, brutal, mais pas sans dommages.
Olivier, au plus profond de lui-même ressent un manque, une absence, et les rapports qu’il a entretenus avec son père le renvoient maintenant à ceux qu’il entretient avec ses propres fils.
Malgré la violence de sa rupture, il ne peut se libérer de son éducation, "on dirait ton père" lui dira son épouse.

Mariotti ne cherche pas à faire de la psychologie familiale, c’est une histoire où, même si le thème central très fort est bien la relation père fils, c’est une chronique de la vie ordinaire, où la déchirure est ressentie d’autant plus vivement que l’album est gai, plein de tendresse et d’éclats de rires.

Changeant de style de dessin pour mieux marquer les allers retours, les flashbacks vers l’enfance d’Olivier, vers ses souvenirs où l’image du père emplit tellement l’espace que la mère en devient transparente, absente, Mariotti nous raconte une histoire simple, une histoire d’amour paternel mal transmis, mal géré, mais réellement présent, profond.
Pudiquement, il aborde les relations familiales, l’éducation, la construction de l’individu avec tous les aléas qui déterminent sa vie et ce que lui-même transmettra.

Un premier album attachant où l’émotion court tout au long de ses 80 pages.

Par Olivier, le 6 novembre 2010

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