Le fils de la perdition

Les signes sont là, invisibles pour la majorité des gens. Partout sur la terre de gigantesques catastrophes dévastent des territoires entiers, tsunamis, tempêtes de sable et incendies font des ravages. Catastrophes naturelles, perturbations météorologiques, les journaux font leur une de ces manifestations climatiques. De rares individus semblent plus sensibles, plus réceptifs à ce qui pourrait être les signes avant-coureurs de l’Apocalypse.

Par olivier, le 8 octobre 2013

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Notre avis sur Le fils de la perdition

Perkis, la trentaine, célibataire, est conducteur d’une rame de métro. Quelque peu neurasthénique et déprimé par son boulot, sa vie bascule totalement le jour où une jeune femme enceinte se jette sous sa motrice.
Bizarrement, le stress post traumatique prévu par la psy qui le suit aussitôt après le drame n’arrive pas. Il ne ressent aucune émotion alors que des questions se bousculent dans son esprit, pourquoi lui, pourquoi son train, pourquoi le destin l’aurait-il choisi ?
Alors qu’il entreprend des démarches pour connaitre la jeune suicidée et tenter de comprendre son geste, des hallucinations, des cauchemars commencent à faire irruption dans son esprit, noyés dans le flot d’informations catastrophiques déversées par les média.
Entre les prédicateurs de l’apocalypse qui annoncent l’Antéchrist et les discours du Pape et des Cardinaux qui interprètent ces calamités comme un signe du Seigneur invitant les fidèles à plus de foi et les apostats à revenir dans la lumière de Dieu, l’esprit de Perkis va effleurer la terrible réalité.
Mais l’homme ne peut faire face à cette terrifiante dimension, des visions d’horreur, de démons, qui s’emparent de Perkis comme des hommes de Dieu, est-ce une folie collective, une interprétation apocalyptique de phénomènes naturels et d’actes barbares des humains ou bien l’heure de l’Antéchrist est-elle vraiment toute proche?

Christophe Bec nous offre un vrai thriller, noir et fascinant. Il renouvelle le genre fin du monde galvaudé par les films à grands spectacles hollywoodiens qui ne tiennent que par les effets spéciaux, en basant son scénario sur les caractères de ses personnages, le côté humain prédomine sur fond de désastres.
Tout le scénario est sur le fil coupant du rasoir, entre l’illusoire monotonie du quotidien et les soubresauts démoniaques qui agitent la terre et plongent les humains dans une folie guerrière et destructrice.
La crise et la tension montent jusqu’au point de rupture, mais accepter l’existence du démon n’est-ce pas aussi accepter de dédouaner l’humanité de sa folie destructrice en délivrant l’homme de sa responsabilité?
Avec un dessin sombre, où les aplats de noir accentuent l’ambiance lourde, collante d’affliction, avec des planches où la lumière du jour ne semble plus pouvoir dissiper les ténèbres annoncées, Mutti colle au scénario. C’est un genre qui lui convient tout à fait et qu’il excelle à mettre en image. Ses ambiances de thriller et de polar noir américain qui placent le personnage au centre du récit fusionnent avec des images flippantes d’Apocalypse.

Un récit prenant ou aucune concession n’est faite au lecteur.

Par Olivier, le 8 octobre 2013

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