Le fils de l'Ursari

Ciprian est le fils d’un montreur d’ours, d’un Ursari ! Comme le reste de sa famille il passe sa vie sur les routes, malgré la méfiance des uns et des autres qui voient dans cette troupe des voleurs et des parasites… Harcelés par la police, chassés par des habitants, ils doivent relâcher leur ours et partir pour Paris, avec l’illusion d’y trouver du travail et plein d’argent. Néanmoins, la réalité les ramène rapidement sur terre. Sur place ils doivent absolument rembourser une somme très élevée aux passeurs, et pour cela ils acceptent de voler, chaparder et mendier.
Un soir, Ciprian découvre, au jardin du « Lusquenbour », des joueurs de lézecheck. Le garçon n’y connaît rien aux échecs, mais il est tout de suite passionné, d’autant que se révèle en lui une incroyable mémoire, il est capable de rejouer chaque partie dans sa tête… S’ouvrent alors devant lui une nouvelle vie, de nouveaux espoirs…

Par fredgri, le 16 avril 2019

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Notre avis sur Le fils de l’Ursari

Cette adaptation du roman de Xavier-Pierre Petit nous entraîne dans le quotidien d’une famille Roms qui est forcée de quitter son pays pour découvrir le soi-disant eldorado parisien… Bien sur, tout n’est qu’illusion et ce père, cette mère et leurs enfants découvrent vite combien la réalité peut être cruelle.

Au travers d’un scénario extrêmement fluide et très touchant, nous nous immergeons dans une vie faite de précarité extrême, de débrouille et de fragilité. Car, chaque jour est un combat, un pas qui les entraîne vers l’abime !
Sans terre, sans maison, sans identité, ils doivent survivre et se méfier de tout le monde. Évidemment, il y a, à un moment donné, de bons samaritains qui voient en Ciprian un talent qui n’a besoin que d’une étincelle pour s’épanouir, pour trouver sa place.

Toutefois, on devine très vite que derrière cette fiction en happy end se cachent d’autres vies beaucoup moins heureuses, avec moins d’opportunités, même si les associations de proximité et autres bénévoles continuent de les aider, de les soutenir. Et c’est cette réalité sous-jacente, cette vérité qu’il ne faut pas montrer, presque trop crue, qui nous saute au visage ici. On est ému par ce garçon débrouillard qui est forcé de vivre dans un climat très tendu, presque de rien !

Le scénario met donc en avant cette violence du quotidien, cette émotion de ceux qui n’ont rien et qui résistent…

En parallèle, Cyrille Pomès nous propose des planches absolument magnifiques et très expressives. Les corps de déforment, les ombres s’allongent et les cases se laissent regarder calmement, les yeux pleins d’admiration. Du très très beau travail !

Un album qui ne laisse pas indifférent.

Très recommandé !

Par FredGri, le 16 avril 2019

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