DIURNE (LE)
Wölfel von Ulf

 

La prospère ville portuaire de Loukiana et quelques territoires boisés de sa périphérie ont été arrachés quelques dizaines d’années auparavant par les humains aux vampires qui prolifèrent sur Terre. Loukiana étant un véritable garde-manger pour ces vampires, des milices y ont été armées pour protéger la population, organisées en équipes de jour et en équipes de nuit.

Clowdig et Wölfel von Ulf sont les deux enfants du bourgmestre et fondateur de Loukiana. Le premier est son fils de sang et l’autre est un fils adoptif, recueilli blessé dans la forêt une vingtaine d’années plus tôt, lorsqu’il était gamin. Les deux se sont chacun vus confier par leur père la responsabilité de l’une de ces deux milices anti-vampires.

Pour nuire à son demi-frère avec qui il ne voulait pas partager l’héritage que leur père ne manquerait pas de leur laisser un jour, Clowdig a profité de l’irrespect des lois assumé par Wölfel pour en faire un hors-la-loi aux yeux de Loukiana. Quand en plus un éminent spécialiste des vampires a déclaré publiquement que Wölfel était en réalité un "vampire diurne", une race jusque là ignorée (un ver dans le fruit, en quelques sortes !), l’intéressé a dû se résigner à disparaître de la circulation, tiraillé entre l’envie de faire valoir ses droits et la responsabilité qu’il savait porter, représentant après tout une menace de contamination et d’extinction pour la pure race humaine…
 
 

Par sylvestre, le 7 décembre 2010

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Notre avis sur DIURNE (LE) #1 – Wölfel von Ulf

 
Le récit se déroule dans une ville que Jack l’éventreur aurait sans doute aimé arpenter : ruelles sombres, couvre-feu, ambiances victoriennes… Mais il accorde aussi dès ce premier tome un rôle important aux territoires boisés alentour (synonymes de repaires des vampires) tout comme il affiche également un certain "modernisme décalé" pour la ville Loukiana, encore assez peu utilisé dans le scénario et matérialisé par des éléments comme un pont suspendu, des gratte-ciel ou encore des aéronefs assez steampunk…

Avec ce background multiple, le scénariste se donne assurément les moyens d’imaginer une histoire qui pourrait conduire ses héros sur bien des terrains et dans bien des situations diverses et originales, mais cette riche promesse de possibilités est, au niveau de ce tome 1, plombée par de multiples questions qui assaillent le lecteur au sujet du "contexte du vivant", notamment la cohabitation entre les humains et les vampires, et ces interrogations viendraient presque mettre à mal la crédibilité de ce début de série :

D’où sont arrivés ces humains qui se taillent un territoire chez les vampires dont on nous dit qu’ils sont devenus les maîtres du monde ? Les activités portuaires de Loukiana sont-elles synonymes de l’existence de communautés humaines outre-mer ? On apprend que les vampires boivent exclusivement du sang pour survivre : comment les parents adoptifs de Wölfel ne se seraient-ils pas aperçus que leur fils adopté est un vampire ? Ce même personnage de Wölfel n’a-t-il pas dû commettre toute sa vie durant des exactions pour survivre ainsi en buvant du sang ? (Là, on a un indice : il boirait celui de vampires et non d’humains). Etc, etc… Et d’autres questions de cet ordre arrivent au fur et à mesure de la lecture, murmurées par le déroulement des choses, comme par exemple le mystère autour du scientifique et de son passé vécu parmi les vampires. C’est bon que l’on soit intrigué par cela, mais ça nous fait finalement trop vite imaginer que, par exemple, Wölfel pourrait être son fils. Les perches sont presque trop grosses, voyez-vous ? Puissent-elles donc être des fausses pistes qui nous surprendront !!!

Côté dessin, passées quelques difficultés à différencier certains visages, au début, on appréciera fort le style de Tiho et on se fera même la remarque que Wölfel a un petit quelque chose du Scorpion de Marini ! Quant aux couleurs de Nikola Vitkovic, elles sont belles et sombres, idéales pour les ambiances de cette histoire dont même le titre respire le vampirisme.

Pas mal de remarques, de questions et de doutes, donc, à la lecture de ce premier tome de la série Le diurne… Mais l’irrésistible envie de comprendre et de voir comment les auteurs vont répondre à ces questions et utiliser ces multiples possibilités qu’ils se sont réservées pour que tout redevienne solide, logique et donc, on l’espère, vraiment original voire génial. Le lecteur s’approprie mieux une bande dessinée lorsqu’il s’est investi dans la réflexion : ce tome 1 de Le diurne est un bel exemple de ce type de lectures que l’on adopte au fil des pages, dans lesquelles on avance avec la satisfaction de voir les pièces du puzzle s’assembler, pour mesurer au final combien elles peuvent plaire !
 

Par Sylvestre, le 7 décembre 2010

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