Le Detection Club

Alors que le cercle du Detection Club fête l’intronisation de son dernier membre à savoir John Dickson Carr, un étrange oiseau de fer vient apporter une non moins étrange missive. En effet, signée par le milliardaire extravagant Roderick Ghyll, elle invite les sept sommités du roman policier à énigmes à venir sur l’ile de Cornouailles pour assister à une démonstration qui devrait révolutionner leur passion. Arrivés sur place à la Biarcliff Villa, Chesterton et ses compagnons découvrent leur hôte. Pour le moins excité, ce dernier les conduit en sa massive demeure et présente ceux qui partagent son quotidien. Mais il en manque un, son ami Eric, qu’il présentera juste avant de diner. Tous les invités s’étant changés pour le repas, il retrouve Ghyll dans une grande salle et son ami Eric. La surprise est de taille. L’ami en question est un robot qui a la particularité de démêler grâce à ses mécanismes élaborés toutes les intrigues policières. C’est la stupéfaction générale. La machine peut-elle réellement remplacer l’homme ? Malheureusement, durant la nuit, Ghyll disparaît avec fracas. A première vue, il semble que ce soit un meurtre. Qui est-il donc ? Le Detection Club va enquêter…

Par phibes, le 14 novembre 2019

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Le Detection Club

Après avoir mis en lumière l’opération Copperhead initiée par les britanniques lors de la seconde guerre, Jean Harambat retrouvent ses lecteurs pour un nouveau one-shot ayant trait cette fois-ci au fameux Detection Club, un cercle fermé qui regroupe les romanciers à énigmes britanniques les plus aguerris.

Cet album se veut on ne peut plus captivant à parcourir. En effet, on sera séduit tout d’abord par le bel effort documentaire produit par l’auteur qui trouve dans les premières planches le moyen de nous éclairer sur ce club particulier. Pour cela, il se focalise semble-t-il sur l’année 1936 durant laquelle G. K. Chesterton (président de cette association) adoube John Dickson Carr, le premier écrivain américain à pénétrer dans ce cercle old school. On découvre ainsi les différentes modalités d’adhésion en présence des véritables membres dont Agatha Christie qui le composait.

Evidemment, le récit ne se veut nullement un véritable documentaire puisqu’il est lié à une intrigue initiée par un milliardaire fantasque qui a décidé de bousculer les fondements de ce club. Suite à un fait majeur, l’aventure contée se transforme en une enquête policière collective semi-fantastique qui part dans tous les sens, certes désopilante mais d’un « détricotage » excellemment mené.

Sous le couvert de quelques encarts narratifs dignes d’un roman policier et de dialogues à la sauce british des plus savoureux, Jean Harambat tire avec brio et une réelle fantaisie les ficelles de son équipée policière. On saluera les échanges entre les membres du club à la fois direct, très smart et dotés d’une ironie rafraichissante ainsi que les nombreux rebondissements qui découlent des tergiversations des enquêteurs.

Côté dessins, l’artiste joue la carte d’un graphisme épuré, à la limite du naïf. Il ne fait aucun doute que son message pictural colorisé juste ce qu’il faut par Jean-Jacques Rouger est des plus clairs et conforte bien les ambiances policières. Le travail sur les personnages se veut suffisant grâce cette expressivité très british qu’il exhibe avec maîtrise.

Une excellente histoire policière, documentée et fantaisiste, qui conforte le talent de Jean Harambat. Un coup de cœur assuré !

Par Phibes, le 14 novembre 2019

Publicité