DESTIN DES ALGO-BERANG (LE)
Les infiltrés

Paris, 1832, Léon Violet vient d’être réélu à la présidence de la république. Intègre, travailleur, il va devoir faire face à une vague de violence, d’attentats et de tentatives de déstabilisation du gouvernement. Les Compagnons de Mérovée complotent dans l’ombre, soudoyant les uns, compromettant les autres afin de renverser la toute jeune république et de rétablir la monarchie. Léon Violet tente de faire front.
Dans les rouages de ce vaste complot, le jeune banquier Edmond Algo-Berang, riche et bien introduit dans la finance et la politique a commis l’imprudence d’emprunter une très forte somme à un individu fort peu recommandable. Une erreur lourde de conséquences pour lui et sa famille.

Par olivier, le 7 septembre 2012

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Notre avis sur DESTIN DES ALGO-BERANG (LE) #1 – Les infiltrés

Sur un fond de complot historique qui soutient toute l’intrigue, Jean-Blaise Djian nous brosse le portrait d’un jeune banquier marié et père de deux charmants enfants. Riche et puissant, il a fort imprudemment emprunté une somme pharaonique à une dangereuse crapule pour couvrir une souscription pour la construction du canal inter-océanique. La compagnie de construction vient d’être mise en liquidation et met au jour une immense une arnaque qui ruine des milliers de petits épargnants à l’instar du scandale de Panama quelques années plus tard.
Au même moment, de tout nouveaux voisins viennent s’installer dans l’immeuble bourgeois que sa famille occupe. A leur arrivée, Edmond est plus que réticent à tisser des liens qui dépasseraient la simple règle de politesse courtoise, mais rapidement il se laisse charmer par Octave Delostange, jeune rentier, grosse fortune placée en bourse ou dans l’immobilier. Les deux épouses s’entendent à merveille et la fille des Algo-Berang a le même âge que le fils Delostange.
Très rapidement, le banquier voit dans son nouveau voisin la possibilité de placer des produits bancaires, de gérer son portefeuille et peut-être celui de proches amis fort riches de ce dernier. Ce nouvel ami représente l’opportunité d’approcher de nouveaux clients et de se sortir de l’endettement dans lequel son placement ruineux l’a placé.
Ce qu’il ne peut deviner c’est que ce charmant voisin est un homme des Compagnons de Mérovée, qui instrumentalise Edmond afin de se rapprocher des décideurs du gouvernement, des investisseurs d’un nouveau grand projet industriel pour Paris.
Les Compagnons de Mérovée, sous leur cagoule, sont sans scrupules et la vie n’a pour eux aucune importance. Pour mener à bien leur projet, ils n’hésitent pas à commanditer des meurtres et les Algo-Berang paieront leur tribu à ces exaltés.

Avec ce premier tome d’un récit qui nous plonge au cœur d’un complot historique aux tortueuses ramifications, Djian (Galathéa, Le grand mort, l’école Capucine) rejoint d’emblée les plus grands feuilletons de la bande dessinée.
Sa maitrise du récit, sa construction serrée met méticuleusement en place les ingrédients d’un thriller captivant. En centrant l’intrigue sur les Algo-Berang, il met en valeur la dimension nationale du complot tout en gardant le caractère profondément humain de ce récit.
Remarquablement soutenu par le dessin élégant de Claude Pellet (Sasmira), ce dernier nous plonge immédiatement dans l’ambiance crinolines et chapeaux de ce XIXème siècle. Avec un casting particulièrement inspiré et soigné jusqu’aux plus petits rôles, il met en scène le récit avec un mélange de force et de délicatesse qui confer au drame en train de se jouer sous nos yeux un réalisme intense.

Par Olivier, le 7 septembre 2012

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