DERNIER TROYEN (LE)
Au-delà du Styx

Le départ précipité du prince troyen Enée a été fatal à Dinon, la reine de la planète Carthago. Le suicide de cette dernière bouleverse profondément le stratège de Troie qui, inconsolable, se donne la mort.
La déesse Vénus, mère du désespéré, décide d’intercéder en sa faveur auprès de Jupiter pour ressusciter son fils. Celui-ci lui opposant un refus catégorique, elle récuse cette fatalité et envoie manu militari Ulysse, Anchise et Andromaque dans le royaume des morts administré par Pluton avec pour mission de retrouver Enée et de le ramener à la vie.
Commence alors une longue descente aux enfers parsemée d’embûches au sein desquels siègent les trois terribles juges du seigneur noir.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur DERNIER TROYEN (LE) #5 – Au-delà du Styx

Cette libre adaptation de l’Enéïde est d’un abord qui interpelle quand on ne connaît pas la série du "dernier troyen". En effet, si les récits du poète romain Virgile sur les épreuves subies par Enée, l’un des héros de la guerre de Troie, appartiennent à l’Antiquité, la version proposée par la prolifique Valérie Mangin franchit allégrement les portes de la science-fiction.

Pour les adeptes de cette série dont je fais partie, il convient de saluer le subtil mélange des genres qui nous permet de pénétrer dans un univers disproportionné, infiniment grand. En effet, les villes d’antan sont ici des planètes, les bateaux prennent la forme de vaisseaux spatiaux, les armes blanches sont remplacées par des pistolasers.

A l’image de l’Enéïde qui est divisée en chants, cet opus traite d’un événement parmi tant d’autres vécu par celui qui sera à l’origine de la création de Rome. Pour l’occasion, le légendaire Enée a, par dépit, franchi le Styx, le fleuve menant aux enfers gérés par le dieu Pluton.

On suit donc avec curiosité et intérêt ce voyage étrange de trois mortels ballottés au gré des décisions divines qui vont devoir passer le seuil d’un royaume peuplé de lieux illusoires dont on ne revient pas. L’affrontement sidéral que l’on devine est, pour ma part, exaltant par son dimensionnement et par le déséquilibre des forces que l’on perçoit entre les mortels d’un côté et un dieu omnipuissant de l’autre.

Bercé par des dialogues dans un style purement théâtral, hypnotisé par la prestation graphique de Thierry Démarez qui emploie un réalisme époustouflant, ce space-opéra se parcourt à un rythme effréné influencé par les mouvements décousus du Styx.
La communion des monuments antiques, des tenues vestimentaires de l’époque romaine et les éléments futuristes n’altère, pour ma part, nullement l’épopée. Bien au contraire, par son mélange atypique, elle l’a rend plus captivante.

Cet opus, comme la série, est à dévorer sans craindre la foudre divine.

Par Phibes, le 18 octobre 2007

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