DERNIER ATLAS (LE)
Tome 3

Après un combat démesuré avec l’UMO, l’Atlas nucléaire a quitté l’Algérie pour rejoindre la France afin d’être retapé. Malheureusement, alors que son territoire est plongé dans un climat social de plus en plus tendu, elle se voit privée de l’un de ses réacteurs nucléaires, celui de Tricastin, qui a subi une avarie de grande ampleur. Les autorités gouvernementales souhaitent donc que l’Atlas intervienne pour juguler les dommages. N’ayant pas voulu ébruiter son implication dans la gestion de l’Atlas à Batna, Ismaël a donc repris sa place auprès de Dieu-le-père à savoir le sinistre Jean Legoff afin de l’épauler sous contrainte dans ses manipulations politiques. Toutefois, de nouveaux éléments touchant l’ancien équipage de l’Atlas vont précipiter le mouvement. En effet, des signes avant-coureurs perçus par Meriem et Adélie, la fille marquée de la journaliste en fuite Françoise Halfort, semblent corroborer le fait que l’UMO n’a pas complètement disparu et qu’il est en train de se matérialiser cette fois-ci en France. Le robot géant va devoir repartir au-devant de l’UMO afin de le détruire définitivement. A moins que les évènements soient autres…

Par phibes, le 30 janvier 2022

Notre avis sur DERNIER ATLAS (LE) #3 – Tome 3

Pour la dernière fois, Ismaël et les nombreux personnages qui l’ont accompagné durant les péripéties contées dans les deux premiers volumes se retrouvent plus ou moins autour de ce fabuleux robot géant dénommé l’Atlas Sand. Après que ce dernier ait affronté le mystérieux UMO sur le territoire nord-africain, nous le retrouvons désormais sur celui de la France promis à de nouvelles équipées grandeur nature.

On ne peut plus inspirés par cette grande aventure uchronique, Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval nous replonge dans cette ambiance contemporaine tumultueuse volontairement déformée, qui sous le couvert de conflits sociaux, va prendre une nouvelle orientation (que l’on espérait bien évidemment). Tout en se nourrissant d’une succession impressionnante de plusieurs tranches de vie, le récit très étoffé par ces dernières repart de plus belle et nous entraîne dans les prémices d’un nouveau rapport de force dont il va falloir découvrir tous les tenants et, comme il se doit, les aboutissants. Cette richesse de faits à laquelle nous abreuvent les coscénaristes permet de rendre particulièrement dense cette aventure fantastique et également de lui donner une réelle force d’attraction ne serait-ce pour la tournure subtilement imaginée.

On ne pourra que constater que les auteurs ont trouver sur fonds de guerre d’Algérie le moyen de tricoter avec habileté un univers social en déliquescence et un mystère on ne peut plus soutenu, au fil de plusieurs intrigues se rapportant à plusieurs personnages et entités. Par ce biais, tout en captant pleinement notre attention (et il en faudra pour appréhender tout cet enchevêtrement scénaristique), les péripéties d’Atlas restent des plus savoureuses à parcourir, à la fois musclées, pétries de sensations et également sensibles eu égard aux sentiments distillés.

Un grand bravo aussi à Hervé Tanquerelle qui produit, sous le design de Fred Blanchard, un travail graphique on ne peut plus abouti. Plus réaliste que jamais, il parvient avec beaucoup de discernement à mettre en images une dystopie particulièrement impressionnante, faisant preuve d’une recherche évidente dans le découpage très dynamique des tranches de vie. On saluera assurément son coup de patte assuré sur la restitution des décors et des personnages. Ces derniers sont d’ailleurs caractériellement bien croqués, leurs multiples gestuelles et expressions semblant être réglées au millimètre.

Un épisode tout en apothéose qui clôt une saga fantastique indubitablement marquante menée sans coup férir. Une œuvre immense qui mérite de s’y attarder !

Par Phibes, le 30 janvier 2022

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