CIEL AU-DESSUS DE BRUXELLES (LE)
[Avant]...

Tout commence le 17 mars 2003. Soixante ans après la Shoah, trois jours avant le début de la guerre en Irak.
Il s’appelle Jules Engell Stern, elle c’est Fadya.
Il est juif Khazar, elle est beur, musulmane.
Lui cherche son frère, attend sa sœur.
Elle, prépare un attentat terroriste au milieu d’une manifestation pacifiste.
Jules invite Fadya au Hilton, 25e étage avec vue sur le ciel, au-dessus de Bruxelles. Le temps d’une histoire d’amour inimaginable, le temps d’une guerre réelle.

Par aub, le 1 janvier 2001

3 avis sur CIEL AU-DESSUS DE BRUXELLES (LE) #1 – [Avant]…

Voilà encore un album de Yslaire qui laisse sans voix dès les premières pages.
L’implication politique et sociale de Bernar Yslaire dans son récit montre un véritable engagement de l’homme pour la Paix dans le monde. Bernar Yslaire nous parle du choc des civilisations, avec une histoire d’amour entre deux personnes, à la fois belle et à la fois dure. Deux personnes qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Lui est juif, elle est Arabe. Simple prétexte pour nous conter ou crainte de cette guerre qui n’en finit pas ? En tout cas même en partant d’une histoire banale d’une rencontre sur le quai d’une gare, Bernar Yslaire nous plonge dans le conflit israélo-palestinien, et c’est donc avec un immense talent que tout doucement Bernar nous amène au plus profond de cette guerre, là ou tout comme lui, l’on a peur, l’on est mal à l’aise…
Vivant lui-même à Bruxelles, Bernar Yslaire se sent d’autant plus atteignable par les conflits dans le monde, et pour cause, Bruxelles est la capitale de l’Europe et du siège de l’OTAN. Une cible toute designée pour des attentats terroristes qui feraient chavirer nos démocraties dans une terreur incontrôlable. Bernar, comme sans doute énormément de monde, a également peur.

Même si l’on est loin de Sambre, sa grande fresque romanesque débutée en 1986, il n’en reste pas moins que Bernar Yslaire nous parle encore et toujours d’amour. Son coup de crayon est identique à celui de Mémoires du XX° Ciel. Et c’est pour mon plus grand bonheur que j’ai dévoré cet album, parfois dérangeant mais tellement touchant.
Quelle force aussi de la part de l’éditeur de se lancer dans cette aventure… J’imagine que les discussions concernant la publication de cet album ont dû être virulentes, même si indéniablement il n’y avait aucun doute sur la nécessité de le publier. En tout cas on ne peut pas ne pas penser aux différents scandales et bouleversements qui ont tourné en ce début d’année 2006 autour des caricatures du prophète Mahomet.

Coup de chapeau, une fois de plus, à cet auteur et à ses ouvrages hors pair…

Par AUB, le 22 mars 2006

Bernar sans D à la fin pour se démarquer des autres Bernard Hislaire, Bernard Yslaire ou encore Sylaire, successivement, créateurs de récits toujours très marquants plantés dans un univers étrange, personnel et engagé, Bernard donc, l’auteur s’intéresse encore à la guerre et l’interpelle.

Il l’harangue à force de cases explicites, dessinées ou incrustées de documents photographiques réels. Son format est un docu fiction, style très intéressant pour un tel sujet, d’autant que la bande dessinée est un médium malléable à volonté pourvu qu’on ait le talent de savoir l’utiliser. Perceptible, lisible et compréhensible, ce support peut sans doute permettre de traiter de tous les sujets.Ainsi, insérer des photos donne l’amplitude qui manque aux seuls dessins laissant encore subrepticement la place aux interprétations, autorisant l’imaginaire meubler les ellipses, étape nécessaire pour ingurgiter ce qui nous semble si souvent totalement imbuvable.

La guerre fait peur à l’auteur comme à nous tous d’ailleurs. Et pourtant, il l’appréhende comme un guerrier, il la combat, la montre, la dénonce, la porte au vu de tous. Et malgré ça, le récit reste calme, sans excès. Il intellectualise la narration, la fait lente et posée en contradiction avec ce qu’un récit passionné aurait pu provoquer. Le calme avant la tempête ? En effet, la question peut se poser car le récit est divisé et la montée en puissance se fait entendre, se devine, ne serait-ce qu’en reprenant les premières pages qui dénotent une tension interne extrême. Les images parlent d’elles-mêmes. Il y a eu un avant ! Il y aura un après.
Le dessin, les couleurs, tout est magnifique dans cet album et l’éditeur a su tirer le meilleur de ce récit en mettant en valeur les points les plus forts.

Le récit est prévu en deux tomes. Il est dur, fort et donne matière à réflexion. Il donne envie d’imaginer la planète en tant de paix, de respect et de solidarité.
Il donne envie de se taire aussi, et d’espérer.. !
A découvrir.

Par MARIE, le 29 mars 2006

 
Quand on regarde la couverture de cet album, on y verrait presque les contours de la carte de l’Irak se dessinant entre les deux corps de Fadya et de Jules. L’Irak est pourtant très loin de Bruxelles où se passe l’histoire mais est quand même omniprésent vu qu’il est, par son actualité, à la croisée des regards de tous : les Musulmans, les Occidentaux, les politiques, les media… Tout comme le conflit israëlo-palestinien.

Yslaire nous raconte là un début d’histoire bien original, concentrant dans le regard de deux personnes des tas de réflexions qu’on se fait lorsqu’on aborde les thèmes de la religion, du terrorisme ou encore de l’amour. Il philosophe, aussi, préférant par exemple nous parler du sang de l’amour plutôt que du sang de la guerre.

Beau scénario, jolies entremêlées de photos et de dessins, originalité aussi dans la typographie… autant d’éléments qui font de cet album une œuvre intéressante à découvrir !

Par Sylvestre, le 14 avril 2006

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