BOISELEUR (LE)
Les mains d'Illian

En la cité de Solidor où la passion pour les oiseaux est partagée par toute la population, le jeune Illian travaille en tant qu’apprenti chez un maître sculpteur peu scrupuleux. Ce dernier exploite son talent en le faisant travailler toute la journée pour réaliser de sublimes cages pour oiseaux. Son art est reconnu et fait la fortune de son maître. Le soir venu, Illian ne peut s’empêcher d’errer dans la cité pour apprécier les nombreux chants d’oiseaux qui l’enveloppent. Aussi, ne pouvant s’en acheter un, le jeune apprenti décide de le créer en le sculptant dans un bout de bois. D’un réalisme époustouflant, son travail commence à faire le bonheur de Flora, la fille de son patron. Celle-ci montre l’oiseau de bois à ses amies qui en parlent à leurs parents. Le succès est au rendez-vous, si bien qu’Illian se doit d’honorer des commandes de plus en plus importantes. Si la fortune semble à portée de main, son initiative va toutefois avoir des répercussions néfastes sur la cité de Solidor. Et s’il décidait d’arrêter de créer des copies d’oiseaux ?

Par phibes, le 3 décembre 2019

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Notre avis sur BOISELEUR (LE) #1 – Les mains d’Illian

Le scénariste coloriste Hubert à l’origine de La nuit mange le jour, Monsieur désire ?, Le temple du passé… et la dessinatrice de Sauvage, Gaëlle Hersent, s’associent sous le couvert de la collection Métamorphose pour nous proposer une histoire ô combien enthousiasmante.

Dans une évocation poétique et bienfaisante rappelant inévitablement celle d’un conte pour enfants, cette première partie nous invite dans un pays imaginaire aux ambiances médiévales nourries mélodiquement par des chants d’oiseaux, au côté d’un jeune garçon promis à une destinée loin d’être sans effet. Sculpteur de son état, ce dernier se veut dès le départ très attirant, d’une part de par sa condition miséreuse et d’autre part de son amour pour la nature.

Hubert gère son scénario avec beaucoup de finesse et de générosité, usant d’une narration simple particulièrement copieuse et des dialogues disséminés juste là quand il faut. Dès les premiers encarts, on se prend au jeu de cet apprenti sans défense, manipulé par son maître, qui se doit de créer des cages d’oiseaux. Comme lui, on se laisse griser par son art, par cette vie animale que l’on trouve singulièrement à chaque coin de rue qui met en exergue une harmonie ambiante fascinante. On découvre, sur petit fond d’amourette, son initiative et également ce qu’elle engendre, au niveau d’une destinée, d’une communauté toute entière. Pareillement, on voit cette dernière grevée par les phénomènes de mode, délaissant les choses les plus simples au profit d’une transformation plus matérielle et moins portée sur la nature.

Toute cette évocation trouve dans le dessin de Gaëlle Hersent une réelle expression artistique, débordant de poésie, de bontés complètement prégnantes. L’artiste gère son travail d’illustratrice de la plus belle des manières, de la plus petite des vignettes à la double page, via un semi-réalisme d’une beauté sincère, sans ambages.

Une œuvre généreuse, à la profondeur saisissante, portée par un apprenti sculpteur qui donne envie de le retrouver au plus tôt. Un plaisir de lecture à renouveler !

Par Phibes, le 3 décembre 2019

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