BOISELEUR (LE)
L'esprit d'atelier

En la cité illustre de Belizonde, le Maître sculpteur Tullio Hamzari est d’humeur furibonde. Quittant son atelier pour faire un tour en ville, il tombe en admiration devant un oiseau en bois gisant dans une vitrine. Après l’avoir acheté, il décide de rencontrer l’artisan à l’origine de cette œuvre qui se trouve à l’autre bout du monde, à Solidor. Il atteint sa destination et se met en quête du sculpteur. Tullio finit par trouver l’atelier du fortuné Maître Koppel, ancien employeur du jeune Illian mais ce dernier n’est plus là car son apprentissage est terminé. Alors qu’il se prépare à embarquer pour Belizonde, Tullio finit par tomber sur une autre sculpture de celui qu’il cherche vainement et renseignement pris au préalable, il retrouve enfin Illian. Alors que ce dernier vit misérablement chez ses parents, Tullio lui propose de partir avec lui vers la fameuse cité des arts pour poursuivre son apprentissage sous son aile et faire éclater son talent. A force de persuasion et sous le regard approbateur de ses parents, Illian finit par accepter. Cette décision pourrait-elle marquer son destin ?

Par phibes, le 27 septembre 2022

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Notre avis sur BOISELEUR (LE) #2 – L’esprit d’atelier

Ce deuxième volet du Boiseleur a une connotation très particulière puisqu’il s’agit du dernier tome réalisé par le regretté Hubert avant qu’il ne nous quitte définitivement. Autant dire tout de suite que l’émotion est au rendez-vous, surtout que cette seconde partie de l’histoire d’Illian se veut, comme la précédente, d’une teneur poétique et artistique de haute volée.

Si le premier tome se focalisait essentiellement sur le fameux boiseleur et son art à créer de belles choses ayant des incidences fortes sur la communauté de Solidor, cet opus a le privilège de faire intervenir un nouveau personnage qui, tout en étendant le domaine des investigations, va peser de tout son poids dans l’existence du jeune sculpteur et lui faire gravir un échelon supplémentaire dans sa destinée.

Se confortant dans le style littéral de la première heure, ce conte « hubertien » nous assure une nouvelle fois d’une générosité ambiante extraordinaire et nous entraîne dans une nouvelle formation (plus reconnaissante, beaucoup plus spécifique et moins contrainte qu’antérieurement avec Maitre Hoppel). Certes, celle-ci qui devrait tendre vers la révélation, ne se veut pas des plus faciles car elle est accompagnée de déboires et aussi d’incertitudes qui vont peser sur le choix effectué par le jeune Illian. Sous le couvert d’une belle romance en filigrane (avec Flora), Hubert nous fait profiter des tergiversations de son petit personnage à l’appui d’une profonde réflexion artistique impressionnante, nous ouvrant adroitement le monde de la sculpture pour mieux le considérer dans ses effets.

Evidemment, bien que la destinée d’Illian reste dans les préoccupations du scénariste, elle se voit liée à la survie d’un atelier et de son propriétaire, le Maître formateur. L’intrigue passe donc par un duel trépidant, qu’Hubert alimente de séquences pertinentes et tendues, générant une belle émotion.

Gaëlle Hersent apporte également son lot de féérie dans ce conte. L’artiste illustre avec force les péripéties d’Illian, renforçant leur pouvoir d’attraction au moyennant d’un coup de crayon averti. Dans tous les formats mis en avant (simple case à la double planche), on y perçoit une réelle harmonie, une profondeur artistique, un amour de l’art démesuré qui prouvent l’investissement sans faille de la dessinatrice dans son sujet.

Une très belle deuxième partie qui se veut agrémentée par un final sensible concocté par la dessinatrice à partir des discussions engagées avec Hubert pour un troisième volet. A lire absolument, surtout si vous êtes un/une adepte de l’Art dans toute sa splendeur !

Par Phibes, le 27 septembre 2022

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