Les Larmes de la bête

Plusieurs histoires dans ce recueil, des drames sociaux dont les héros sont des individus d’une grande banalité..Les récits sont :
« La colline où abandonner les siens » ou comment se débarrasser de nos morts sans s’encombrer de trop de scrupules ? L’histoire d’un fils .. et de sa mère.
« Les larmes de la bête » ou comment supporter la décadence des êtres humains dans leurs vices et perversités ?
« Le Pied ».. au sens de la partie anatomique du corps mais aussi du plaisir.
« Les retrouvailles » ou le comble du rendez vous raté.. qui finira de façon tragique.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Les Larmes de la bête

Ce deuxième recueil des œuvres de Tatsumi édité en France par Vertige graphic regroupe donc 4 récits plutôt pitoyables, presque sordides. Le nouveau genre « gegika » (voir « Coups d’Eclats » ) avance et créée sa place au milieu des différents genres de la bd. C’est donc une vraie invention et c’est vraiment impressionnant de voir que l’on peut être captivé en lisant des histoires de la sorte !
Pas de rêve ! Pas de fou rire.. ! Non, c’est triste, affligeant, dur, voire révoltant, soit par le comportement des personnages aux antipodes de l’héroïsme, soit par l’histoire dans sa globalité. Alors en ce sens, je suis bluffée !
« Coups d’éclats » m’avait laissée perplexe.. « Les larmes de la bête » m’a captivée ! Autant dire que Tatsumi est un inventeur et que la réponse à ma question « Qu’est-ce qui peut donc m’attirer alors ? » se situe là . Cet auteur est tout simplement doué (sauf pour le dessin.. qui ne s’est pas amélioré en cours de route . ) et sait captiver les lecteurs avec une narration qui monte en puissance petit à petit.
L’intérêt principal est de faire une histoire de ce qui n’en est pas ou qui ne devrait pas en être du fait de certains côtés pervers. On traite la banalité et le misérabilisme qui s’en dégage avec l’esprit pratique et analytique du détail. De cette façon, là où d’ordinaire il ne se passe rien , une bribe de vie prend une autre dimension et passe de l’invisibilité au devant de la scène. Comment rendre attractif l’inconsistant et le morne ? C’est tout l’art de la souillon à devenir princesse.
Et Tatsumi, en instigateur, sait mettre en exergue le drame social … !! Pas mal .. non ?
Ce récit s’adresse à un lectorat mûr, prêt à ingérer de nombreuses bassesses humaines mais également capable de voir l’étincelle qui s’y trouve .. parce que bon.. quand Cosette est sauvée par Jean Val Jean ou que la citrouille devient carrosse.. n’est-ce pas un moment extraordinaire d’espoir et de magie ?
Enfin..lisez le, cet album est surprenant mais ne vous attendez pas à trouver un conte de fée.. c’est tout le contraire, ça ressemble même parfois aux colonnes « faits divers » des quotidiens d’information. Etonnant et captivant .. quel talent !

Par MARIE, le 25 mai 2004

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