LANS SIRLING
Rosyalle

A la suite de sa défaite face au altyan Struder Sin Norilsky, le nolyak Lans Sirling a repris de plus belle son entraînement au traks en vue d’une prochaine confrontation avec son adversaire. Faisant de plus en plus d’émules et ayant amassé une belle fortune grâce aux bons soins de son entraîneur Sytial, le jeune lutteur assume intelligemment son succès en compagnie de sa belle égérie Rosyalle. Pendant ce temps, côté altyan, la dictature et les campagnes d’épuration envers la peuplade kilk imposées par le chancelier Didrac, les manœuvres d’intimidation dont il est victime, heurtent considérablement Sin Norilsky. Ce dernier voit là l’occasion, pour le despote, d’asseoir son autoritarisme aux travers des exploits de l’athlète et par la même de préparer la guerre contre les Etats voisins.
 

Par phibes, le 26 juillet 2009

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Notre avis sur LANS SIRLING #3 – Rosyalle

Le monde onirique créé par Jean-Charles Gaudin reposant sur le culte d’un sport de combat, le traks, se rappelle à nous pour la troisième et avant-dernière fois. "Rosyalle", du nom de la nouvelle amie de Lans Sirling, est un opus qui relance la confrontation des deux adeptes de haut niveau de ce sport dans une revanche évidemment très attendue.

Si, bien sûr, il y est question, dans une commune mesure, de l’entraînement implacable auquel se livrent les deux lutteurs, l’on pourra surtout apprécier les évènements sous-jacents qui, peu à peu, grèvent l’image emblématique du sport. En effet, le scénariste s’est attaché, depuis l’assassinat du comité des notables altyans, à démontrer la montée en puissance du chancelier Didrac, servi par un homme de main efficace et retords, Gottner. Si cette ascension épuratrice et autocratique n’est pas sans rappeler celle dont tous les livres d’histoire se sont fait l’écho (à la veille de la dernière guerre mondiale), elle étale au grand jour les prémices d’un projet d’envergure inhumain.

L’on conviendra que Jean-Charles Gaudin fait bien monter la pression de la rencontre en alternant habilement les situations que vivent séparément les héros concernés. Les déboires amoureux de Lans Sirling et la félicité que connaît ce dernier semblent bien dérisoires comparés aux menaces sanglantes que Sin Norilsky reçoit de Gottner et de Didrac. Toutefois, ils viennent apporter judicieusement, dans cette ambiance délétère, un zeste de douceur appréciable. Par ailleurs, l’on pourra être surpris de la vitesse à laquelle le combat que tout le monde attend, a été traité (2 planches), prouvant donc que le thème essentiel est la politique extrémiste qui se met en place et que le traks devient un prétexte.

Côté dessins, Christophe Picaud maintient assurément son style qui possède, il est vrai, quelque chose de charmeur. Ses personnages sont certes un peu trop parfaits, aux physiques rebondis, mais ne sont pas désagréables pour autant. On pourra admirer la plastique de la gente féminine dont les postures mettront en évidence leurs atours ensorceleurs. Le dessinateur maîtrise parfaitement les visages qui gardent une expressivité convaincante. Les arrière-plans, quant à eux, manquent peut-être de consistance mais il est vrai que dessiner une enceinte bourrée de monde, par exemple, est d’une rare difficulté.

"Rosyalle" est un très bon épisode, avec des moments pleins d’humanité, qui appelle évidement une suite et fin que l’on espère la plus bluffante possible.
 

Par Phibes, le 26 juillet 2009

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