LADY SNOWBLOOD
Epilogue

Décidée à oublier les années de violence et de tuerie qu’elle a traversées, Lady Snowblood s’est reconvertie à l’enseignement. Elle exerce le métier de professeur de gymnastique suédoise au lycée supérieur de jeunes filles d’Ochanomizu.
Yuki va malheureusement se retrouver à nouveau confrontée à la violence. Certains courants nationalistes réprouvent, en effet, l’arrivée d’une discipline sportive venant d’un pays « barbare » et menacent le proviseur de graves représailles.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur LADY SNOWBLOOD #3 – Epilogue

Lady Snowblood s’était acquittée, au terme du deuxième tome, de la vengeance qui pesait sur ses épaules. L’histoire semblait donc terminée. Difficile, pourtant, de tourner si vite la page de Lady Snowblood pour ses auteurs, qui ont écrit là un monument du manga. Ils ont alors choisi d’écrire un épilogue à cette terrible histoire, nous entraînant dans le sillage d’une femme en quête de rédemption, décidée à laver ses sombres actions par un travail au service de la société.

Mais le destin s’acharne parfois, comme veut le démontrer Koike. La violence, ainsi, fait son retour pour des raisons qui peuvent paraîtrent bien futiles au lecteur d’aujourd’hui. Comment, en effet, imaginer que des complots d’Etat et des meurtres puissent être engendrés par l’arrivée de la gymnastique suédoise ? À vrai dire, cela m’a semblé, au début, un peu ridicule. Mais, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que la culture japonaise, à l’époque (début du XXe siècle), vit un cruel tiraillement entre la tradition et l’ouverture au monde extérieur.

Les faits terribles qui se déroulent dans le livre, notamment la répression vis-à-vis des Japonais tournés vers l’Occident et les opposants politiques, rappellent au lecteur de bien tristes faits historiques. Les auteurs s’attardent largement sur les dangers d’une politique nationaliste et militariste. Ils intègrent même au récit une anarchiste qui a vraiment existé, Noe Itô, auteur et féministe, qui fut tuée par la police militaire en 1923.

Tous ces aspects ne manquent pas d’intérêt. Ils servent un scénario toujours tourné vers l’action et les combats de sabre dans lesquels l’héroïne est invulnérable. Le spectacle est toujours aussi saisissant, grâce à un graphisme raffiné, aussi désuet qu’envoûtant, et toujours teinté d’érotisme. Néanmoins, si le livre reste d’une remarquable qualité, je l’ai trouvé un ton en dessous des deux précédents volumes. Il recèle moins de surprises, moins de diversité aussi. Les rencontres s’avèrent plus rares et plus éphémères. Mais il ne faut toutefois pas bouder son plaisir de pouvoir refaire un bout de route avec cette Lady Snowblood, qui nous fascine toujours autant qu’elle peut nous effrayer.

Par Legoffe, le 3 septembre 2008

Publicité