LADY MECHANIKA
Sangre

Au temps de la colonisation espagnole, dans la cite d’Anahuac au Mexique, l’alerte a été donnée. Telle une ombre insaisissable, un péril sans visage tue sans vergogne tous les habitants qu’il croise. Ne pouvant stopper l’envahisseur, le Capitaine de la garde Tecuani a entrainé sa famille dans une fuite incertaine. Malheureusement, l’ennemi très véloce parvient à les retrouver et tue Tecuani. Sa femme et ses deux enfants se retrouvent bientôt face à la sinistre reine des assaillants.

Cinq cents ans plus tard, Lady Mechanika quitte l’Angleterre pour l’Espagne à la demande de la baronne Eleanor de Calvitero. En effet, l’aristocrate souhaite que la belle lady aux membres mécaniques se charge, au grand dam de son époux le baron, de la protection de son fils Alejandro martyrisé par des démons. Après un minimum d’explications et une visite du garçon, Lady Mechanika entame son enquête. Celle-ci va l’entrainer au contact d’une caste de créatures sanguinaires dont elle ne connaissait pas l’existence et d’une autre entité mystique dont elle a déjà croisé le chemin.

Par phibes, le 27 janvier 2021

Publicité

Notre avis sur LADY MECHANIKA #7 – Sangre

La mystérieuse Lady dotée de ses prothèses mécaniques revient pour notre plus grand bonheur dans une nouvelle aventure qui, conformément au sous-titre très évocateur, va nous plonger dans des péripéties « hémoglobineuses ». Toujours à la manœuvre, Joe Benitez retrouve M.M. Chen pour nous tricoter un récit que l’on pressent à sensations.

Cette nouvelle équipée a l’avantage de se décliner sur deux périodes bien ciblées, distantes d’un demi-siècle, qui, comme il se doit, ont un lien mystérieux qu’il va falloir découvrir. Et c’est évidemment grâce à notre héroïne atypique que la lumière va être faite sur ce dernier. Transformée en chasseresse de monstres, Lady Mechanika vient ici mener une enquête sur le sol espagnol pour le moins captivante par le fait qu’elle lui permet de se retrouver à des personnages, pour ne pas dire des êtres qui ont décidé, de par leurs spécificités, de ne pas trop l’aider dans ses démarches et de lui donner l’occasion de faire usage de ses membres mécaniques.

On saluera une fois encore la qualité de l’intrigue qui repose efficacement sur un choix de dialogues traduits bien recherchés (typique du 19ème) et sur un déroulement à suspense en deux temps assurément addictif. Eu égard à cette teneur fantastique que les coscénaristes ont su concocter avec brio, l’on concèdera que la surprise reste de mise et nous entraîne indubitablement dans une histoire d’amour et un face-à-face incroyables, d’une belle démesure, qui, comme on pouvait le soupçonner, met en difficulté la belle héroïne et lui donne l’occasion malgré tout d’en tirer profit. Reste en filigrane, le mystère de sa propre personne qui avance ici à tout petits pas.

La partie illustrée se veut en totale adéquation avec le scénario. Réalisée à six mains (voire huit en comptant l’excellente coloriste Beth Sotelo), l’on ne peut qu’être séduit par l’esthétisme enchanteur de cet univers graphique très steampunk. La sophistication est de mise tant Joe Benitez associé à Martin Montiel et Brian Ching ont, dans une union parfaite, usé d’un trait au format comics d’une rigueur impressionnante dans la réalisation des décors victoriens/espagnol et dans l’animation parfois détonante des nombreux personnages, le tout dans un enchevêtrement moderne et maîtrisé de vignettes de toute dimension.

Un nouvel épisode d’excellente qualité qui renforce haut la main l’intérêt de cette fulgurante saga. On en redemande !

Par Phibes, le 27 janvier 2021

Publicité