Le Labo

Quelque part dans la campagne charentaise, une vieille maison est à vendre. Le couple qui la visite rencontre alors la propriétaire qui leur raconte l’étrange histoire de sa famille et de tous ceux qui ont un jour travaillé dans les préfabriqués construits dans le parc, à l’arrière… Tout commence par Jacques-Marie Bertrand et sa boite de photocopieuses, Bercop. Son fils, Jean-Yves, reprend en main, au milieu des années 70, le tout nouveau pôle Recherche et Développement de l’entreprise familiale. Comme il s’intéresse à l’informatique, il a la vision d’un futur ultra connecté, avec des micro-ordinateurs individuels. Il fait donc construire ce qu’il appelle rapidement le Labo, afin de développer le premier ordinateur personnel… Mais bien sur, c’est laborieux, il en profite alors pour créer en parallèle une nouvelle façon de travailler en groupe…

Par fredgri, le 22 janvier 2021

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Notre avis sur Le Labo

Si cette histoire des pionniers de l’informatique reste fictive, elle s’inspire néanmoins de la réalité, en croisant les recherches des américains, comme des français. Il ne faut donc pas forcément prendre à la lettre les faits qui nous sont dévoilés au fil des planches, mais en garder l’essentiel. Car si Bercop n’a pas existé, il y a bien eu un projet d’ordinateur individuel chez Xerox, au États Unis, et Steve Jobs est bel et bien venu visiter leur locaux avant d’aller lancer son premier Macintosh…
Plus on avance dans l’album, plus on est touché par cette cohérence qui en résulte, ça aurait pu tout à fait se passer de cette façon. Et je trouve cette mise en abime des plus révélatrices sur cette Histoire que l’on ne connait qu’assez peu en fin de compte, surtout aujourd’hui ou tout ça semble si naturel, voir même presque désuet, alors que l’usage de la souris disparait presque avec les écrans tactiles, ou l’ordi perd du terrain face aux téléphones portables !

Hervé Bourhis nous entraîne dans dans un récit qui rend hommage à cette Histoire de l’informatique, ces gars qui bidouillaient dans leur coin en réinventant un outil, un langage ! Son scénario est captivant, avec ce qu’il faut d’humour, de regard sur la société d’alors, sur les mœurs (comme le rapport entre les hommes et les femmes, entre les générations) ! On reconnait son sens de la documentation, mais aussi de la dérision, avec ces personnages attachants, mais décalés, qui s’aventurent sur des pistes jusque là inexplorées, avec leurs doutes, leur imperfection !
On dévore cet album d’une traite !

Aux dessins, on retrouve l’artiste surdoué, Lucas Varela, et son trait magnifique et extrêmement clair. On sent qu’il a l’habitude de faire du didactique, sa narration est d’une grande limpidité et très expressive. Et je rajouterais même qu’il est l’artiste idéal pour ce type d’album qui veut alterner de l’humour avec un aspect plus réaliste ! Un très bon dosage !

Au final, on a un album qui interpelle assez agréablement sur ces outils qui sont dorénavant notre quotidien et sur lesquels on aurait tendance à ne plus se poser de question !
Une vraie excellente surprise que je ne saurais assez vous conseiller !

Par FredGri, le 22 janvier 2021

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