VOIE DU SILENCE (LA)
Morne crépuscule

Dans le paysage post-apocalyptique d’un Japon dévasté, Scalp, samouraï aguerri, est tenaillé par un fort sentiment de culpabilité concernant la récente mort de plusieurs de ses co-équipiers. Cette émotion est également partagée par d’autres de ses compagnons.
Afin de parfaire leur formation de guerrier face un ennemi extra-terrestre toujours plus nombreux, Masamune, le terrible sensei, les entraîne sur les lieux mythiques où sont enterrés les plus grands samouraïs du pays. En cet endroit chargé de mystères, il révèle sa fascination pour les armes blanches des grands guerriers et attise leur soif de combat défaillante.
Les enseignements semblent faire leurs effets sur Scalp qui, en proie à de nombreuses questions, se détourne progressivement de Kyokyo et de Shin. Malheureusement, la capture de deux de ses partenaires les entraîne dans un piège qui va enfin permettre à Scalp d’ouvrir les yeux et appréhender la terrible vérité.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur VOIE DU SILENCE (LA) #2 – Morne crépuscule

"Morne crépuscule" est le deuxième et dernier tome de la superbe mini-série qu’est la Voie du Silence.
Tel le film japonais d’Akira Kurosawa, ils sont sept samouraïs à non pas protéger un village assailli par des bandits de grands chemins mais à survivre dans un monde chaotique envahi par des êtres sanguinaires et belliqueux venus d’on ne sait où.

Ce dernier épisode est celui de la révélation. Le voile se déchire d’un coup de "katana" pour nous permettre enfin de voir la dure réalité des choses. La banalité d’un récit portant sur la survie d’un groupe rescapé d’une apocalypse subissant le déferlement d’hordes d’extraterrestres ressentie dans le premier tome tombe d’un coup pour percevoir une intrigue plus complexe qu’il ne parait.

Les caractères s’affirment. Yan se positionne en tant qu’éternel opposant à Scalp prêt à prendre la place du maître. Scalp, le personnage principal qui a mûri, est toujours en marge de ses compagnons et alimente un certain apitoiement envers ses ennemis. Masamune, le violent sensei, n’accepte aucune incartade à son enseignement et mène son petit monde à coup de "tsuba".

La violence dans laquelle baigne l’histoire est à l’image de la superbe couverture de l’album où l’on aperçoit Scalp ensanglanté crier son désespoir. Les combats sont pléthoriques et les morts se comptent par centaine. Nicolas Mitric a construit, dans ce déchaînement de bestialité, un excellent récit, noir et cruel dont les dernières pages surprendront favorablement bon nombre de lecteurs. Bien sûr, il va s’en dire que Grey a fourni un travail considérable en animant des personnages éperdus et recadrés par une autorité en quête du "bushido".

A n’en pas douter, cette bd a ce petit quelque chose qui vous emballe, vous enivre et qui, une fois fermée, vous laisse un goût amer dans la bouche. Je vous conseille donc à ne pas la bouder et à vous préparer à suivre la voie tracée par les premiers "Hito-bashira".

Par Phibes, le 2 juillet 2007

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