La vie est trop Kurt

Un auteur de BD "looser" sur Paris raconte ses souvenirs de jeunesse, ses découvertes du rock, ses rêves de musicien, le tout entrecoupé de réflexions sur le monde impitoyable de la musique, de la BD, etc.

Par geoffrey, le 12 juillet 2016

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Notre avis sur La vie est trop Kurt

Malgré le titre, le lien est difficile à établir avec Kurt Cobain. Si ce n’est deux allusions rapides. En fait, le spectre de Cobain se manifeste surtout à travers la musique dont les références rock et déjantées parsèment ça et là les historiettes.

C’est que la BD raconte, entre musique et BD, des anecdotes et autres épisodes minimalistes d’un jeune parisien perdu, à l’état d’esprit aussi acerbe que ses partis pris sont tranchés. Il en résulte parfois un malaise, puisqu’on ne sait pas toujours sur quel pied danser : s’agit-il d’un coup de gueule ou de dérision ?

Dès les deux premières planches, l’auteur tape sur les auteurs BD qui boivent "et claquent leurs droits d’auteurs" en bière et Ricard, montrent leurs culs au "festival de la bédé d’Angoulême" et font le jeu des "patrons de bar (qui) s’en foutent plein les fouilles". Et de conclure par "les gens qui boivent de l’alcool c’est vraiment des cons".
De la maladresse ? de la jalousie mal placée ? Du contrepoint distancié ? On cherche encore une chute qui n’atterrit pas…

Même chose avec son histoire à propos d’Hitler qu’il voit comme une rock star, un champion de la communication, un as du merchandising avant-gardiste. Snug le compare aux Rolling Stones, à Ian Curtis, Sting ou Bono et va jusqu’à cette conclusion : "C’est vraiment dommage que, politiquement, il n’ait pas fait les choix les plus judicieux." Et Hitler de sur-enchérir : "Ah ça, si j’avais été social-démocrate comme Sting ou Bono, aujourd’hui j’en vendrais du Best Of".

Me retenant de rire comme une hyène, de pleurer à chaudes larmes sur l’absurdité, d’invoquerJohn Cleese et les Monty Pythons, et surtout de m’arracher le peu de cheveux qu’il me reste devant un tel OVNI, j’ai envie de… Non.
Rien. Je n’en ferai rien.

Si elle n’a pas la force d’évocation ou du récit biographique d’une Julie Doucet, les qualités de cette BD sont sans doute à chercher ailleurs. Et de ce pas, je m’en vais chercher le personnge-chaînon manquant : "Kurt ? Où es-tu, Kurt ?"

Par Geoffrey, le 12 juillet 2016

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