TETRALOGIE DU MONSTRE (LA)
Quatre ?

Warhole est bien mort, mais il continue d’avoir le contrôle sur Nike. Ses dernières signatures en date sont un nuage de mouches protégeant la Terre du trou dans la couche d’ozone ou encore… le sabotage de la mission vers Mars. Mais lui qui fut un apôtre du mal extrême semblerait mettre de l’eau dans son vin…

Nike, Amir et Leyla vont se retrouver en la compagnie de l’une de ses « incarnations ». Les retrouvailles seront brèves mais fortes avant que leurs chemins se séparent à nouveau dans l’attente d’un prochain rendez-vous…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur TETRALOGIE DU MONSTRE (LA) #4 – Quatre ?

Cet album est le quatrième et dernier acte de la série qui a vu son premier tome paraître il y a maintenant douze ans, une série dont le temps aura même modifié le nom. Le titre de cet album est à l’image de la série : trompeur. Car les lecteurs qui attendaient Sacha dans le groupe seront surpris…

Toujours avec une mise en page originale, Enki Bilal nous brusque dans les méandres de son histoire difficilement abordable. Des pleines pages, comme extraites de journaux ou de magazines, sont régulièrement en vis-à-vis avec de grandes vignettes qui, pour la plupart, occupent la largeur totale de leur planche. Cette construction d’album est devenue une spécificité de l’auteur et elle donne un rythme que la succession de vignettes peintes n’aurait pas.

Une fois encore, donc, c’est un album-exposition (artistique) que l’on a entre les mains. Une exposition d’art moderne dont, c’est sûr, on a du mal à capter tout le sens du premier, voire du deuxième coup. Jouer sur la distorsion du temps et sur des personnages dont il existe des répliques est peut-être un outil fort pour un scénariste, mais les lecteurs se perdent facilement à essayer de suivre. On pourrait comparer sur ce point-là La tétralogie du monstre à Druuna, de Serpieri.

Ce qu’on aura ressenti en tout cas, c’est qu’Enki Bilal souffre encore des blessures qu’a subi son pays. Cela fait des années que le conflit des Balkans s’est terminé et nos consciences ont classé l’affaire, d’autres guerres étant venues depuis attirer l’attention des media. Mais comme les tomes précédents, "Quatre ?" est une nouvelle piqûre de rappel, l’écho d’un cri qui est maintenant émis depuis Paris où l’auteur vit ; Paris qui a encore une belle place dans ce tome, dans cette fin d’un cycle incomparable et (trop ?) personnel.
 

Par Sylvestre, le 2 avril 2007

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