La terre sans mal

En 1939, Eliane Goldshmit, jeune française, suit une tribu Mbayas dans la
jungle Paraguayenne. Cette linguiste a appris le langage et les coutumes de
ces hommes qu’elle découvre peu à peu, à tel point qu’elle est rejetée par
des occidentaux violents et corrompus qu’elle exècre.
A une date qui semble coïncider avec le début de la seconde guerre
mondiale, la tribu est prise dans une étrange transe. Les femmes se
lacèrent, les hommes ne chassent plus… Il semble que la tribu attende la
venue d’un messie, le Karaï, qui doit les guider vers « la terre sans mal ».
Poussée par son contact en France, Eliane décide de les suivre et entame un
voyage de plusieurs années, avec la guerre mondiale et ses horreurs en
toile de fond.

Par TITO, le 1 janvier 2001

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2 avis sur La terre sans mal

On se laisse doucement glisser dans cette histoire étonnante. Cela commence
comme du Levi-Strauss ou comme le récit des Bikuras dans Hypérion, mais
assez rapidement le ton est grave, et les doutes de l’héroïne donnent
rapidement une dimension dramatique au récit. Celui-ci est souligné par un
dessin profond et précis, des ambiances et des personnages envoûtants, des
paysages somptueux et des incursions dans un imaginaire pictural sous forme
de dessins enfantins extrêmement touchants. Lorsqu’elle apprend les
horreurs subies par sa famille juive sous le joug allemand, Eliane décide
de devenir une Mbaya. La symbolique est alors très forte (Eliane se rase
les cheveux et accepte de dévoiler son corps, comme une Mbaya), et on
découvre alors toute la portée de ce voyage initiatique, aussi fort qu’un
Dead Man, aussi inspiré que Rilke, aussi émouvant qu’un Cosey car il se
double d’une quête touchante pour un bonheur impossible. Le départ final
des guerriers rappelle le départ des elfes de Tolkien et met en abîme la
quête initiatique, lui conférant une dimension spirituelle qui achève de
faire de cet album un véritable chef-d’oeuvre.

Par TITO, le 20 janvier 2003

« La terre sans mal » c’est avant tout une ambiance, des planches magnifiques et un texte quasi hypnotique. On plonge dans ce récit ou finalement l’histoire passe en second (tout du moins pour moi, les turpitudes ethniques ne sont que très moyennement mon truc en fait).
On s’attache très vite aux personnages grace, justement, à une écriture magnifique et très fine. Je ne connaissais pas Anne Sibran auparavant et j’ai découvert là une scénariste passionnante.
Mais ma vraie découverte est sans doute Emmanuel Lepage. Non seulement son dessin est parfait, mais en plus il dégage ce quelque chose qui transcende le moindre plan, la moindre expression, c’est du bonheur à regarder !
Je ne vais pas plus m’étendre, je ne peux que vous conseiller très vivement de vous jeter sur cet extraordinaire album vous aussi !

Par FredGri, le 1 octobre 2003

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