La terre sans mal

Dessinateur :


Scénariste :


Éditions :

DUPUIS

Sortie :
ISBN : 280012802X

Résumé de l'album La terre sans mal

En 1939, Eliane Goldshmit, jeune française, suit une tribu Mbayas dans la jungle Paraguayenne. Cette linguiste a appris le langage et les coutumes de ces hommes qu'elle découvre peu à peu, à tel point qu'elle est rejetée par des occidentaux violents et corrompus qu'elle exècre. A une date qui semble coïncider avec le début de la seconde guerre mondiale, la tribu est prise dans une étrange transe. Les femmes se lacèrent, les hommes ne chassent plus... Il semble que la tribu attende la venue d'un messie, le Karaï, qui doit les guider vers "la terre sans mal". Poussée par son contact en France, Eliane décide de les suivre et entame un voyage de plusieurs années, avec la guerre mondiale et ses horreurs en toile de fond.

Par Tito, le NC

Notre avis sur l'album La terre sans mal

On se laisse doucement glisser dans cette histoire étonnante. Cela commence comme du Levi-Strauss ou comme le récit des Bikuras dans Hypérion, mais assez rapidement le ton est grave, et les doutes de l'héroïne donnent rapidement une dimension dramatique au récit. Celui-ci est souligné par un dessin profond et précis, des ambiances et des personnages envoûtants, des paysages somptueux et des incursions dans un imaginaire pictural sous forme de dessins enfantins extrêmement touchants. Lorsqu'elle apprend les horreurs subies par sa famille juive sous le joug allemand, Eliane décide de devenir une Mbaya. La symbolique est alors très forte (Eliane se rase les cheveux et accepte de dévoiler son corps, comme une Mbaya), et on découvre alors toute la portée de ce voyage initiatique, aussi fort qu'un Dead Man, aussi inspiré que Rilke, aussi émouvant qu'un Cosey car il se double d'une quête touchante pour un bonheur impossible. Le départ final des guerriers rappelle le départ des elfes de Tolkien et met en abîme la quête initiatique, lui conférant une dimension spirituelle qui achève de faire de cet album un véritable chef-d'oeuvre.

Par , le

"La terre sans mal" c'est avant tout une ambiance, des planches magnifiques et un texte quasi hypnotique. On plonge dans ce récit ou finalement l'histoire passe en second (tout du moins pour moi, les turpitudes ethniques ne sont que très moyennement mon truc en fait).
On s'attache très vite aux personnages grace, justement, à une écriture magnifique et très fine. Je ne connaissais pas Anne Sibran auparavant et j'ai découvert là une scénariste passionnante.
Mais ma vraie découverte est sans doute Emmanuel Lepage. Non seulement son dessin est parfait, mais en plus il dégage ce quelque chose qui transcende le moindre plan, la moindre expression, c'est du bonheur à regarder !
Je ne vais pas plus m'étendre, je ne peux que vous conseiller très vivement de vous jeter sur cet extraordinaire album vous aussi !

Par , le

Nos interviews liées

Entretien avec Emmanuel Lepage

Sceneario.com : Comment définiriez-vous Voyage aux îles de la Désolation ? En lisant votre livre, on a le sentiment d’être face à un récit plus complexe qu’un simple carnet de voyage.
Emmanuel Lepage : Et bien, peut-être en le définissant comme une bande dessinée ?! Ce qu'il est, pour moi : un récit de voyage en bandes dessinées !
Sceneario.com : Vous n’en êtes pas à votre première expérience dans le domaine. En disant cela, je pense à vos illustrations des récits de Nicolas Michel dans Brésil, fragments d’un voyage et America, fragments d’un voyage (Casterman).
Emmanuel Lepage : La démarche était toute différente dans America et Brésil. Les croquis ont été réalisés lors d'un tour du monde de près d'un an en 2000/2001 [...]

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